Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/20

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mot, toutes les attitudes que le dogme de l’impassibilité réprouve, c’en était fait, il n’y avait plus à revenir là-dessus, nous étions les Impassibles. Comme nous aurions été les Jardiniers, si nous avions fait des poèmes sur les jardins, les Papillonneurs, si nous avions rimé des rondels sur les papillons, et les Oiseliers, si nous avions chanté des odelettes aux oiseaux.

Impassibles, nous, bon Dieu ! Vous ne tarderez pas à voir dans la suite de ces causeries que nous n’étions rien moins que cela.

Au surplus, Stylistes, Formistes, Fantaisistes, Impassibles ou Parnassiens, il était avéré que nous étions parfaitement grotesques. Je ne crois pas qu’à aucune époque d’aucun mouvement littéraire, il y ait eu, contre un groupe de nouveaux venus, un pareil emportement de gausseries et d’injures. Raillés, bafoués, vilipendés, tournés en ridicule dans les nouvelles à la main, mis en scène dans les revues de fin d’année, tout ce que les encriers peuvent contenir de bouffonneries insultantes, on nous l’a jeté ; toutes les opinions stupides, tous les mots bêtes, on nous les a prêtés. Nous fûmes, pendant un temps, les Jocrisses, les Calinos et les Guibollards de