Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/31

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Je sois obligé de commencer par la partie la plus grave de mon sujet. Les théories avant l’œuvre et l’action. C’est une exposition indispensable.

Beaucoup de personnes, dans une intention de dénigrement ou d’éloge, ont dit et imprimé que les Parnassiens avaient prétendu fonder une école.

L’erreur est grande. Ils ont été un groupe, oui ; une école, non.

Attirés les uns vers les autres par leur commun amour de l’art, unis dans le respect des maîtres et dans une égale foi en l’avenir, ils ne prétendaient en aucune façon s’engager à suivre une voie unique. Divers les uns des autres, ils étaient bien décidés à développer leur originalité native d’une façon absolument indépendante. Aucun mot d’ordre, aucun chef, toutes les personnalités absolument libres. Les uns curieux des choses modernes, les autres épris des antiquités religieuses ou légendaires ; Hindous ou Parisiens ; ceux-ci familiers, ceux-là épiques ou lyriques, quelques-uns rimeurs d’odelettes galantes, tous n’avaient à rendre compte à aucun du choix de leurs sujets et