Page:Mercure de France, t. 77, n° 278, 16 janvier 1909.djvu/109

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KKVUK DK LA QUINZAINE d’autres abus. Résignons et faisons, toujours comme les Chinois,des revenus à messieurs les mandarins. Il serait même de bon goût de les remercier de ne pas, comme leurs confrères jaunes, nous mener au bâton. Ils se contentent, en effet, de nous faire payer l’amende, de temps à autre, pour augmenter leurs pourboires du jour de l’an. u.del. — Vous n’êtes qu’un anarchiste. m.desm . — Rien que cela? Dieu vous entende! Et il vous enten­ dra, car il se connaît en anarchie, celui-là, dont « rien n’arrive en ce monde sans son ordre ou sans sa permission », dit le catéchisme chrétien. Si nous imitions l’exemple qu’il nous a donné à Messine? Qu’en diraient messieurs les administrateurs? Mais je n’irai pasjus- que-Jà. Je reste dans mon coin,d ’où je contemple, non sans émotion, les péripéties du désordre universel. Ah ! mon ami,que nous sommes privilégiés ! m.del. — C ’est tout de même vrai. REMY DE GOURMONT. LES ROMANS Remyde Gourmont : Couleurs, « Mercure de France ». 3.5o. — Fernaod Kol- nev : L’Amourdanscinq mille ans, chez l’autour. 3 .5o. — Charles Derennes : La Guenille, Michaud. 3 .5o. — Albert Boissicrc : Un crime a été commis, Pierre LafUte, 3,5o. — Gilbert de Voisins : LesMomentsperdus deJohn Shay, Bernard Grasset, 3.5o. — Valentine Gibert : L’Image virtuelle. Librairie universelle, 3 .5o. — Célestin Pontier : Les Pourpres, Bernard Grasset. 3 .5o. — Jean Bertheroy : Conjlit d’âme, Ambert. 3 .5o. — Amcdce Rouguès :LejeuneRouvre, Ollendorff, 3.5o. — Brenn : Les Rebelles, Pages libres a Fr. — Léonce de Larmandie : lrn coup d’état au XX* siècle, L’Édition, 3.5o.— Paul Bour^et : tes Détours du cœur, PIou, 3.5o. — Jules Renard : Ragotte, Anlhème Fayard, 3.5o. Couleurs, par Remy de Gourmont. Du temps de Pharamond et au siècle de la réclame littéraire, ou de pauvres diables d’arbres sont forcés de porter d’illustres pseudonymes, l ’amour eut toujours le même geste, un geste laid. Dans un décor de pierres monumen­ tales, dans les vertes perspectives d’une forêt, en culotte de soie, en mollets nus, l’amour eut toujours l’aspect d’un singe, qu’ü fût ou non déguisé courtoisement. Cela devrait mortifier la pauvre huma­ nité. Remy de Gourmont dit : couleurs, comme un malin dirait : couleuvres, et sous une couverture plumes de paon il nous fait avaler cette odieuse pilule de chair, la même éternellement, remède à pren­ dre par le haut ou par le bas, bon à dégoûter toute autre race que la race animale. L ’amour n’ est tolérable, en peinture ou en littérature, qu’avant le renversement du pot de crème... Vraiment, en contem­ plan t cette belle image de Willette, j ’ai compris pourquoi d’honnê­ tes gens préfèrent encore tous les vices à la banalité du geste de la reproduction. Je les préférerais, moi, sans aucun vêtement, ces deux petits êtres à la fois si factices et si mal fichus; mais ils sont habillés de cette célèbre fumée de pipe qui remplace à la fois le tailleur et la