Page:Mercure de France, t. 77, n° 278, 16 janvier 1909.djvu/37

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LA FLAMME ET LES CENDRES a>9 X Sans doute il eûtfallu plus de simplicité, Ne pas tant compliquer les choses, écouter La ooix qui nous poussait l’un vers Vautre. Ilfallait Entendre aufond de nous l’amour qui nousparlait, El, comme deux enfants sincères qui se plaisent, Rire, jouer, chanter, nous aimer à notre aise, Sans crainte du remords et tendrement cueillir La rose del’amour et lefruit dudésir... Ilfallait être jeune et sans expérience, Avoir la spontanéité, la confiance, Ne pas préméditer, ne pas analyser. Non, mais nous laisser vivre et nous laisser griser, N’être qu’un cœur, qu’un corps, qu’une pensée, qu’une âme, Et d’un commun autel alimenter laflamme... Vous avez préféré un Dieu quej e déleste. Vous avez craint l’amour. Vous m’offriez le reste, L’amitié, la tiédeur, un pâle sentiment, Un amour sans désir, limité chastement Par le renoncement ou par l’indifférence...

Quepouvais-je tirer d’un Jlacon sans essence ? J’ailutté,j’ai voulu vous aimer. Je n’aipu Afattacher à la source oùje n’avais pas bu. Vous vous refusiez. Je n’ai pu suivre, hélas ! Un amour qui demande et qui ne donne pas... XI Tu Vas voulu, mon cœur, ce sort inévitable / Tu croyais que Vamour saurait te contenter... Je te vois accablét saignant et pitoyable, Et les pleurs maintenant t’empêchent de chanter !