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la langue grecque. Il était allé prendre, à Venise, des leçons de Manuel Chrysoloras et de Demetrius Cidonius, qui y étaient envoyés par l’empereur Manuel Paléologue. Lorsqu’ils retournèrent à Constantinople, il partit avec eux, et fit un voyage en Grèce. peu de temps après son retour à Florence, il se rendit à Rome, où il disputa à Léonard d’Arezzo la place de secrétaire apostolique ; et, si alors Léonard l’emporta, d’Angelo fut ensuite revêtu de cette charge, comme le prouve un titre daté de l’année 1410. Depuis cette époque, l’histoire littéraire ne nous apprend plus rien de cet auteur, qui a laissé plusieurs traductions latines d’ouvrages grecs. Les principales sont : 1o  Cosmographiæ Ptolomæi libri 8. 2o . Ptolomæi quadripartitum. 3o  M. Tullii Ciceronis vita a Plutarcho conscripta. Il y a de plus, du même auteur, un ouvrage sur le même sujet, intitulé : Jacobi Angeli historica narratio de vitæ, rebusque gestis M. Tullii Ciceronis, etc., Wirtemberg, 1564 ; Berlin, 1581 et 1587, dont Fabricius parle, dans sa Bibliotheca latina mediæ ætatis, comme d’un ouvrage différent de la traduction de celui de Plutarque. 4o  Quatre autres vies de Plutarque, celles de Pompée, de M. Brutus, de Marius, et de Jules César, aussi traduites en latin, mais non imprimées, et conservées en manuscrit dans les bibliothèques de Florence et de Milan. G-é.


ANGELO, jurisconsulte du 15e siècle, fils de Paul de Castro, un des savants les plus estimés de son siècle, enseigna, comme son père, la jurisprudence dans l’université de Padoue, et se fit une grande réputation par ses connaissances dans le droit canonique, ce qui le fit nommer chevalier, et avocat consistorial. Il est difficile de croire qu’un homme qui a professé pendant quarante ans l’un et l’autre droit, n’ait pas laissé d’ouvrages sur ¿es matières ; le temps ne nous les a pas conservés ; sa réputation ne se trouve consacrée que par son épitaphe, qu’on lit sur le tombeau de son père. Il paraît que c’était l’usage à cette époque, lorsque le père et le fils s’étaient illustrés dans la même profession, de les réunir tous les deux dans le même tombeau. M-x.


ANGELOCRATOR (Daniel), théologien réformé, né à Corbach, en 1569, mort en 1635, surintendant et pasteur à Kœthen. Il assista au synode de Dordrecht, en 1618, et fut très-maltraité lors de la prise de Cassel, en 1626, par Tilly. Dans le nombre de ses ouvrages, indiqués dans la Hesse savante, de Striedel, on remarque : Chronologia autoptica, Cassel, 1601, in-fol., c’est-à-dire, Chronologie tellement évidente qu’elle équivaut à l’avantage d’avoir été témoin des événements. Ses écrits théologiques n’annoncent pas moins de confiance dans ses lumières et ses opinions. On a encore de lui des ouvrages sur l’art métrique des anciens, et un traité des poids, mesures et monnaies, accompagné de tableaux bien faits : Doctrina de ponderibus, mensuris et monetis, Marbourg, 1617, in-4o. Son nom de famille était Engelhardt, Sa Chronologie est un ouvrage savant, mais plein d’erreurs, et d’une confiance déplacée dans les absurdes compilations d’Annius de Viterbe. S-r.


ANGELOME, diacre et religieux bénédictin de l’abbaye de Luxeuil, au commencement du 9e siècle, se distingua, dans ces temps d’ignorance, par son goût pour l’étude. Ses talent le firent connaître de l’empereur Lothaire, qui tenta vainement de l’attirer à sa cour. Il avait écrit, en latin, un grand nombre d’ouvrages qui se sont perdus. On conservait, dans la bibliothèque de Luxeuil, ses commentaires sur la Genèse, sur le Cantique des cantiques, et sur les Livres des Rois. Le commentaire sur le Cantique des cantiques a été imprime à Cologne, en 1530, in-12 ; celui sur le Livre des Rois, à Rome, Paul Manuce, 1565, in-fol., suivant Ciaconius. Ces deux ouvrages, qui portent l’empreinte de l’esprit bizarre et grossier du 9e siècle, avaient été imprimés ensemble à Cologne, 1550, in-4o. Angelome mourut à Luxeuil en 854. W-s.


ANGELONI (Francesco), savant littérateur et antiquaire, né à Terni, dansl’Ombrie, était secrétaire du cardinal Hippolyte Aldobrandlni, et protonotaire apostolique. Il était aussi membre de l’académie degl’ Insensati de Pérugia, et il avait formé une si riche collection d’objets d’art de toute espèce, qu’elle mérita le nom de Musée romain. Le marquis Vincenzo Giustiniani, qui faisait alors graver les monuments de sa magnifique galerie, persuada à Angeloni de publier aussi la suite de médailles impériales latines qu’il avait formée, et ce fut ainsi que celui-ci fit paraître son Histoire métallique des empereurs romains, Rome, 1641, in-fol., qu’il dédia à Louis XIII. Angeloni, alors avancé en âge, et distrait par les devoirs de son état, ne put donner à son travail la perfection qu’on avait le droit d’exiger ; il éprouva de violente critiques. Il en préparait une nouvelle édition, augmentée et corrigée, lorsque la mort vint le frapper, le 29 novembre 1652. Giov. Pietro Bellori, son neveu maternel, crut devoir à la mémoire de son oncle de se charger de cette édition, qui parut à Rome en 1685, in-fol. : c’est la meilleure. Bellori y a fait beaucoup de corrections et d’additions, qui sont dues en partie à Angeloni lui-même ; il a surtout considérablement augmenté le nombre des planches, en y ajoutant plusieurs revers de médailles qu’Angeloni avait négligés : comme sa collection avait été vendue et dispersée, ces revers sont pris des médailles de la reine Christine de Suède. Cette deuxième édition ayant été dédiée au cardinal Alfieri, on en a retranché le frontispice allégorique, la dédicace à Louis XIII, et les pièces en vers et en prose qui étaient adressées à Monsieur et au cardinal de Richelieu : le portrait d’Angeloni ne s’y trouve pas non plus. Angeloni a aussi écrit l’histoire de sa patrie, Storia di Terni, Home, 1646, in-4o ; elle est dédiée au cardinal Mazarin ; elle a également eu une seconde édition, qui a paru dans la même ville en 1685, in-4o. Elle est accompagnée du portrait de l’auteur. L’ouvrage est partagé en 5 livres ; le premier traite des antiquités de Terni ; l’auteur y publie et explique un grand nombre d’inscriptions romaines ; le second rapporte chronologiquement tous les événements dont Terni a été le théâtre ; le troisième donne une description de cette ville, et un appendix est consacré à tracer la vie des saints qu’elle a produits. On attribue