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rum qui jussu Petri Leopomi in Laurenttanam translati sunt, Florence, 1791-93, 5 vol. in-fol., que l’on joint à l’ouvrage précédent. Assemani avait déjà donné le catalogue des manuscrits orientaux de cette bibliothèque. ( Voy. Asselani.) 12° De Florentina Juntarum Typographia, ejusque Censoribus, Lucques, 1791, 2 part. in-8o. 13° De Vita et Rebus gestia Bessarionis cardinalis Nicceni Commentarius, Rome, 1777. G-É.


BANDINI (Salluste), naquit à Sienne, d’une famille noble, le 10 avril 1677. Ses parents l’avaient destiné à la profession des armes, mais l’amour de l’étude lui fit abandonner cette carrière, à laquelle il préféra les méditations sévères de la jurisprudence civile et ecclésiastique. Vers 1740, il composa sur la Maremma de Sienne une dissertation écrite avec beaucoup de profondeur et de clarté. Cette œuvre d’un bon citoyen fut une source féconde de vérités utiles qui déterminèrent l’empereur François Ier et son fils, le grand-duc Léopold, à chercher les moyens d’assainir le territoire siennois, ravagé par le mauvais air. Les vues développées par Bandini sont nouvelles et démontrent qu’avant les courageux efforts de Quesnay, qui jeta en 1755 les premiers éléments de la science économique en France, un étranger avait abordé les mêmes matières avec succès. Mais les Français ne peuvent être accusés de plagiat ; car la dissertation de Bandini, déposée dans les archives du gouvernement ; ne fut imprimée qu’en 1775. C’était la première fois que de grandes et nobles découvertes s’obtenaient simultanément dans des pays divers. Bandini mourut en 1760. A-D.


BANDURI (Don Anselme), né vers 1670, à Raguse, d’une famille noble, entra fort jeune dans l’ordre de St-Benoit. Il fit ses premières études à Naples, où la congrégation dont il était membre possédait une maison, et obtint ensuite la permission de se rendre à Florence, qui lui offrait, plus qu’aucune autre ville d’Italie, des moyens de suivre son goût pour les recherches d’antiquités. Il visita auparavant les principales villes de ce pays, sans autre ressource que celle de son talent pour toucher l’orgue. Arrivé à Florence, ses connaissances dans les langues le firent juger propre à diriger les études de ses confrères, Bientôt il se fit connaître des savants, et, entre autres, de D. Bernard de Montfaucon, qui l’indiqua au grand-duc pour remplir la chaire d’histoire ecclésiastique qu’il venait de fonder à l’université de Pise. Ce prince, d’après l’avis de Montfaucon, l’envoya à Paris, à l’abbaye de St-Germain-des-Prés, afin de former son goût au milieu des savants dont s’honorait alors cette abbaye. D. Banduri songea à répondre aux vues du grand-duc, en publiant, avec des éclaircissements, plusieurs ouvrages rares ou peu connus, sur l’histoire ecclésiastique. Il annonça, par un prospectus intitulé Compectus Operum S. Nicephori, Paris, 1705, in-12, qu’il préparait une édition des œuvres de Nicéphore, patriarche de Constantinople, et qu’il mettrait au jour successivement le commentaire de Théodore de Mopsueste sur les douze petits Prophètes, le commentaire de Philon, de Carpathos, sur le Cantique des cantiques ; celui d’Hésychius sur les Psaumes, et divers opuscules des Pères grecs. Il suspendit l’exécution de ce projet pour se livrer à des travaux encore plus importants ; il avait découvert plusieurs manuscrits relatifs à l’histoire de Constantinople ; il les compara, les traduisit en latin, en éclaircit les passages obscurs ou difficiles, et, les joignant à d’autres pièces sur le même sujet, déjà connues, les publia sous le titre d’Imperium Orientale, Paris, 1771, 2 vol. in-fol. Cet ouvrage, qui fait partie de la Collection Byzantine, fut vivement attaqué par Casimir Oudin, homme savant, mais partial, et qui, outré de ce que D. Banduri avait relevé quelques erreurs où il était tombé, ne prit pas même la peine de le lire pour le combattre. Aussi sa critique ne fit-elle aucun tort à l’ouvrage, qui a conservé toute sa réputation. D. Banduri publia ensuite : Numismata imperatorum Romanorum, depuis Trajan Dèce jusqu’au dernier Paléologue, Paris, 1718, 2 vol. in-fol. Ce recueil est fort estimé : il faut y joindre le Supplément publié par Jérôme Tanini, à Rome, 1791, 1 vol. in-fol. D. Banduri a placé en tête de cet ouvrage le catalogue de tous les auteurs qui ont traité de la numismatique. Jean-Alb. Fabricius l’a fait réimprimer séparément, à Hambourg, en 1719, in-4o. Banduri avait été reçu membre de l’académie des inscriptions en 1715. Le chagrin qu’il eut de se voir abandonné par le grand-duc, son protecteur, lui fit accepter, en 1724, la place de bibliothécaire du duc d’Orléans. Il assurait, à cette époque, que son travail sur Nicéphore et Théodore de Mopsueste, formant 4 vol. in-fol., était terminé. Il parait que sa mauvaise santé seule l’empêcha de le publier. En effet, il ne fit plus que languir, tourmenté par de fréquents accès de goutte, qui duraient jusqu’à trois ou quatre mois. Il mourut dans un de ces accès, le 14 janvier 1743. On a dit assez légèrement, et on a répété de même, que de la Barre (voy. ce nom), de l’académie des inscriptions, était le véritable auteur des ouvrages de D. Banduri. Ce savant bénédictin n’a jamais caché les obligations qu’il avait à son confrère, ni les services qu’il en avait reçus : il est clair qu’il en aurait agi autrement s’il avait voulu s’approprier son travail. On a dit encore qu’il était fils naturel du grand-duc de Toscane. Un pareil fait aurait besoin de preuves pour être cru ; mais cette assertion tombe d’elle même, si l’on veut bien se rappeler que ce fut Montfaucon qui fit connaître Banduri au grand-duc, et qui le lui recommande, et que jamais celui-ci ne put obtenir la survivance de Magliabecchi dans la place de bibliothécaire du duc de Florence, qui lui permit seulement d’en prendre le titre à la tête d’un de ses ouvrages. W-S.


BANES (Dominique), originaire de Mondragon, ou plutôt de Valmaseda, en Biscaye, né à Valladolid, vint, à l’âge de quinze ans, à Salamanque, et, après y avoir achevé ses cours, entra dans l’ordre des frères prêcheurs. Il étudia la théologie sous les savants Melchior Cano, Didace de Chaves, et Pierre Sotomayor, tous dominicains. Après avoir prononcé