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ces temps de troubles. Il fut nommé, en 1640, président de la cour des plaids communs, et ensuite conseiller privé. Au milieu des orages de la guerre civile, il resta constamment fidèle à la cause de son roi. Sa femme, lady Bankes, assiégée dans son château de Corffe, avec ses enfants et ses domestiques, déploya un courage extraordinaire contre un parti nombreux de troupes du parlement ; secondée seulement par une petite troupe, composée d’abord de cinq hommes, et qui ne s’éleva jamais à plus de quarante, elle résista aux surprises, à un siège régulier, à la famine ; et, bien que la petite ville du château eût été obligée de se rendre, cette femme courageuse tint dans sa forteresse jusqu’à l’arrivée d’un secours, qui mit les rebelles en fuite. Sir John Bankes mourut à Oxford, en 1644. Il a écrit plusieurs ouvrages de jurisprudence, qui n’ont point été imprimés. S-D.


BANKS (Jean), écrivain anglais, né en 1709, à Sunning, dans le comté de Berk, fut d’abord mis en apprentissage chez un tisserand ; mais s’étant démis le bras, et ne pouvant continuer ce genre de travail, il vint à Londres, où il ouvrit une petite boutique de libraire, qu’il abandonna ensuite pour le métier de relieur. Il consacrait ses moments de loisirs à la littérature, et il a travaillé à une Vie de Jésus-Christ, in-fol., et à différents journaux anglais. On a de lui quelques poésies ; mais il est plus connu comme auteur de l’Examen critique de la vie d’Olivier Cromwell, en 1 vol. in-12, ouvrage célèbre en Angleterre, et qui a été souvent réimprimé. Jean Banks mourut à Islington, en 1751. X—S.


BANKS (Jean), auteur anglais du 17e siècle, a donné au théâtre plusieurs tragédies, qui, quoique écrites dans un style emphatique et peu élégant, ont eu du succès, et ont arraché plus de larmes que des pièces meilleures et plus correctes. Il faut, au reste, qu’il ait su se conformer au goût de sa nation et de son temps. Ces tragédies sont : 1° les Rois rivaux, 1677 ; 2° la Destruction de Troie, 1679 ; 3° la Vertu trahie, 1682 ; 4° les Reines d’Albion, ou la Mort de Marie, reine d’Écosse, 1684 et 1702 ; 5° le Favori malheureux, ou le Comte d’Essex, 1685 ; 6° l’Usurpateur innocent, 1694 ; 7° Cyrus le Grand, 1696. X-S.


BANKS (Thomas), sculpteur anglais, né vers le milieu du 18e siècle, eut deux avantages qui avaient manqué à son rival Bacon, celui d’être élevé pour son art, et celui de voyageren Italie ; aussi, quoiqu’il ne puisse pas être mis sur la même ligne que les Canova, les Julien et les Sergel, ses contemporains, il mérite une place distinguée parmi les bons statuaires. Ses meilleurs ouvrages sont une statue de Caractacus et une autre de l’Amour, qu’il rapporta de Rome, en 1779. Quand Banks revint en Angleterre, tous les encouragements y étaient pour l’école de peinture qui venait de naître, et les amateurs ne recherchaient pas encore les statues des artistes de leur nation. Ce fut donc en vain que Banks chercha dans son pays un homme riche qui voulût lui acheter sa statue de l’Amour ; ce désagrément le décida à partir, en 1781, pour St-Pétersbourg, où l’impératrice acheta cette statue pour la placer dans son jardin anglais, à Tzarskœ-Selo. Banks, très-supérieur à Bacon pour le goût et la correction du dessin dans ses figures isolées, n’a guère été plus heureux que lui dans ses grandes compositions, et l’on peut s’en convaincre par les monuments du célèbre Nelson et du capitaine Burgess, placés à St-Paul. V. S. M.


BANKS (le chevalier baronnet sir Joseph), président de la société royale de Londres, naquit dans cette ville, le 15 décembre 1743, de Guillaume Banks-Hodgkinson et de Sarah Bate. Sa famille était d’origine suédoise, mais on a différé sur l’époque à laquelle elle vint s’établir en Angleterre ; et, tandis que les uns la font remonter à un Simon Banks, qui serait venu se fixer dans le comté d’York, à l’époque d’Édouard, et qui aurait été le dix-huitième aïeul de sir Joseph ; les autres ne lui accordent que deux générations en Angleterre, et nient que ce Robert Banks, qui géra sous Élisabeth et Jacques la charge d’attorney principal à Giggleswick, et dont les fils se distinguèrent pendant les guerres civiles, ait été un de ses ancêtres. Ce que l’on ne conteste pas, c’est que l’aïeul paternel de Banks, celui qui, par son mariage avec une Hodgkinson, fournit à Guillaume son fils l’occasion de joindre ce dernier nom à celui de sa famille, n’ait été médecin dans le comté de Lincoln, et que ses succès dans l’exercice de sa profession n’aient été assez lucratifs pour le mettre à portée de léguer à ses fils un patrimoine considérable. Il fut même revêtu, en 1736, des fonctions de shérif, et la ville de Peterborough l’envoya siéger à la chambre des communes. Comme tous les riches héritiers, Banks fut d’abord confié aux soins d’un ecclésiastique, des mains duquel il passa au collège de Harrow, situé dans le voisinage de Londres. Plus tard il alla compléter ses études à l’université d’oxford, où l’on fit choix pour lui du célèbre collège de Christ. Il y était encore en 1761, lorsque la mort inattendue de son père le laissa maître de lui-même et de sa fortune : il n’avait alors que dix-huit ans. Cette liberté prématurée n’eût pas manqué de devenir un écueil pour tout autre. Mais déjà le goût des sciences naturelles était devenu pour Banks une passion à laquelle les autres devaient toujours céder. Ses tuteurs n’eurent pas à combattre en lui les penchants funestes qui amènent si vite à leur ruine tant de jeunes Anglais, peu de temps après la fin de leur minorité. Il est à noter qu’à cette époque l’histoire naturelle, qui jusque-là, faute d’être bien comprise et bien apprise, était restée dans l’enfance, venait de voir apparaître en même temps deux interprètes sublimes, Buffon et Linné ; Buffon aux tableaux éloquents, au style large et majestueux ; Linné aux formes sévères, aux classifications ingénieuses. Grâce à ces deux hommes, l’histoire naturelle devenait à la fois attrayante et philosophique, littéraire et savante. Les genres d’esprit les plus divers étaient entraînés vers elle. Mais instinctivement l’on sentait que les bases seules étaient posées, que bien des milliers d’êtres organiques ou inorganiques se trouvaient cachés dans les