Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 4.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


152 BER · France du P. Daniel, Venise, 1757, 5 vol. in-l°, dont il donna en même temps une continuation, depuis 1610jusqu’en 1715, formant un 5° vol. in-t°, et le livre intitulé : la Science des Médailles, Venise, 1756, 2 vol. in-12. 7° C’est de lui qu’est en plus grande partie un livre estimé des bibliographes, intitulé Catalogo della libreria Capponi, etc., cop amiotazioni in diversi luoglti, Rome, 1747, in-10. Monsignor Giorgi, éditeur de ce livre, et qui n’y a que peu ajouté du sien, n’a pas même daigné y nommer le P. Berti. Ce fait, dénoncé par le P. Zaccaria, loco citato, en est d’autant plus essentiel à relever. 8° Ses poésies sont imprimées dans plusieurs recueils, surtout dans ceux de l’académie acadienne. 9¤ Parmi ses ouvrages restés inédits, on doit surtout distinguer ses Memorie degli scrittori Lucehesi, rendus célèbres par les citations que plusieurs auteurs en ont faites. Ils étaient prets, dès 1716, a être livrés à l’impression, et l’auteur s’était engagé, dans le journal de Letterati d’Italia, t. 27, à les publier incessamment. Mazzuchelli, ne les voyant point paraitre en 1759, lit demander au P. Berti, par un ami commun, les raisons de ce délai ; il lui fut répondu que des difficultés que l’auteur avait éprouvécs l’obligeaient à refondre son ouvrage, et à le disposer dans un autre ordre. Les noms y étaient rangés par familles ; les familles les plus anciennes avaient été remplacées par de nouvelles dans les dignités de cette petite république, et les nouveaux gouvernants et tout ce qui leur appartenait ne voulaient pas qu’il parût qu’ils eussent en parmi leurs parents et leurs aïeux des médecins, des savants, et d’autres gens de cette espèce. Il nous a paru bon de ne pas oublier ce petit trait de vanité aristocratique, naïvement rapporté par Muzzuehelli lui-même, et auquel est due la suppression d’un ouvrage dont il eût sans doute enrichi le sien. G-É.

BERT ! (JEAN·LAURBNT), savant théologien de l’ordre des augustins, naquit le 28 mai 1696, au village de Sarravezza, en Toscane, et fut appelé par ses supérieurs à Rome, où il devint assistant de son général et garde de la bibliothèque Angélique. Le grand-due de Toscane l’ayant lixé à Pise par une pension considérable et une chaire de théologie dans l’université, avec le titre de théologien impérial, il termina ses jours dans cette ville, le 26 mai s766. On trouve sa vie dans Mazzuchelli (gli Scriltori d’Ilalia, t. 11). Son principal ouvrage est un cours de théologie, imprimé à Rome depuis 1759 |usqu’en 1745, en 8 vol. in-8o, sous le titre de Theologicis Dùeiplinis, réimprimé quelques années après lt Venise, en 6 vol. in-fol. Il y suit, a peu de chose près, les principes de son confrère Bellelli. (Voy. ce nom.) Saleon, évêque de Rodez, publia, en 1745, contre ces deux théologiens, deux ouvrages intitulés : Baianismus redivivus ; Jamenismus redivivus in scrîplis PP. Bellelli el Berli. Ce prélat y disait que, si leurs sentiments sont- orthodoxes, le jansénisme n’est plus qu’un vain fantôme, et il envoya l ses deux écrits à Benoit XIV, avec une lettre très-pressante pour l’engager à condamner la doctrine des deux religieux. Ce pontife nomma des théolo BER giens pour examiner la dénonciation, qui fut rejetée d’une voix unanime. Une autre dénonciation, faite par le même prélat à l’assemblée du clergé de 1747 n’eut pas plus de succès. Étant devenu, l’année suivante, archevêque de Vienne, en Danlphiné, Saleon adressa une troisième dénonciation à université de Vienne, en Autriche, qui ne lui fut pas plus favorable que le pape et le clergé de France. Ce fut alors que le P. Berti opposa aux attaques de Saleon, par ordre de Benoit XIV, une apologie, imprimée en’1749 au Vatican, sous ce titre : Augustinianum Systema de gratia, de inùjua Baianismi et Jamenismi ermris insimulatione vindicatif, 2 vol. in-4o. Languet, archevêque de Sens, vint au secours de son collègue par une censure qu’il lamp, en 1750, contre les ouvrages des deux théologiens italiens. Il l’envoya à Benoit XIV, accompagné de deux lettres consécutives, qui restèrent sans réponse, quoique le prélat français l’eùt menacé, dans la dernière, de porter témoignage au tribunal de J ésus-Christ contre ceux qui le détourneraient de condamner un poison aussi manifeste. Berti termina toute cette controverse par une seconde apologie, où il exposait l’accord de sa doctrine avec la tradition, et faisait un relevé des contradictions de Languet dans ses écrits et dans sa conduite. Ce savant religieux a composé plusieurs autres ouvrages, dont le principal est une Histoire ecclésiastique, en 7 vol. in-4o*, qui n’eut point de succès en France, à cause de la sécheresse de ses opinions ultramontaines. Il l’abrégea ensuite en 2 tomes, reliés en un volume, a l’usage des étudiants. n Ce fut dans la seconde édition de cet abrégé, en n 1748, qu’il rétracta quelques-unes des opinions qu’il avait manifestées dans la première, et qu’il 1·endit hommage aux écrivains de Port-Royal. On a réuni dans un volume in-fol., imprimé à Venise, ses autres écrits, qui consistent en des dissertations, des dialogues, des panégyriques, des discours académiques, et de mauvaises poésies italiennes. T—n.

BERTI (Pisunn), littérateur, naquit à Venise, en 1741. Entré chez les jésuites, il professa la rhétorique à Parme et ensuite à Reggio. Quoique très-jeune encore, il fut, sur la présentation du célèbre Paradisi, reçu membre de l’académie de cette dernière ville. À la dissolution de la société, l’abbé Berti revint à Venise, où il se chargea de l’éducation de quelques jeunes patriciens. Il partageait son temps entre ses élèves, la culture des lettres et la recherche des livres rares, dont il forma une collection très-remarquable. Estimé pour ses talents et surtout pour son caractère, il eut de nombreux amis, et mourut à Padoue, en 1815, à 75 ans. On lui doit une bonne édition de l’Esopo votgorizzato per uno da Siena, Padoue, 181 I, in-8o. Elle est enrichie d’une préface très érudite, dans laquelle Berti rend compte de ses travaux, et de trois tables des mots cités dans le dictionnaire de la Crusca. Le P. Moschini (Biographie univers ale) trouve cette édition préférable à celle qu’avait publiée Manni à Florence, 1778. Il en existe au moins six exemplaires sur vélin (Gamba, Serie de’testi). La nouvelle édition de Brescia, 1818, in-16, reproduit, il est vrai, le texte