Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 5.djvu/657

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652 BRL bien des fois de trouver avec étonnement entre les idées de ce philosophe et les siennes propres la plus singulière analogie ; et l’on sait que l’analogie des opinions n’est pas moins puissante que la conformité des caractères pour engendrer l’amitié.-La vie de Brown a été écrite en 1825 par le révérend David Welsh, alors ministre de St-David, à Glasgow, aujourd’hui professeur d’histoire ecclésiastique a Édimbourg, sous ce titre : An Account of the li/e and writings of Thomas Brown, M.—D., Édimbourg, 18°25, in-8o ; on trouve dans cet ouvrage, avec d’intéressants détails sur la vie, les écrits et le caractère moral de Brown, une esquisse et une appréciation de sa doctrine, ainsi qu’un résumé des idées nouvelles qu’il a ajoutées à la philosophie de l’esprit humain. Le même auteur a mis en tête de l’édition stéréotype des Leçons, publiée à ·Édimbourg en 1850 (1 vol. in-8o), une notice abrégée de son grand ouvrage. Mackinstosh, dans son Discours sur l’histoire de la philosophie morale, a consacré une assez grande place à Thomas Brown, avec lequel il avait été étroitement lié et pour la personne duquel il parait avoir eu une affection toute particulière ; il fait le plus grand cas de ses vues philosophiques, et cherche à trouver dans cet auteur la confirmation de ses propres opinions sur la théorie de la morale (1).-ll est à désirer que les écrits d’un homme qui a joué un rôle si important dans le mouvement philosophique dont l’Eoosse fut le théâtre pendant un demi-siècle, et qui, d’ailleurs, est un des écrivains les plus distingués de cette intéressante nation, puissent bientôt passer dans notre langue, et se répandre dans notre pays, où ils sont encore presque entièrement inconnus. Cette traduction compléterait la série des philosophes écossais qui ont tous été accueillis en France avec la plus grande faveur ; elle permettrait en outre de faire faire de nouveaux pas ai l’enseignement, et de dissiper certains préjugés qui se sont établis dans nos écoles à la faveur du crédit, si bien fondé d’ailleurs, dont jouissent auprès de nous les noms du docteur Reid et de l’illustre professeur qui a importé sa doctrine en France. B—L—·r.

BROWNE (Gsoncn), le premier évêque qui ait embrassé et introduit la ré formation en Irlande, était moine dans un couvent d’au gus tins à Londres. Son savoir le lit nommer provincial de son ordre en Angleterre, et son goût pour la doctrine de Luther, qui commençait à se répandre, le recommanda au roi Hem-i VIII, qui le nomma, en 1554, archevêque de Dublin. Peu de mois après son arrivée en Irlande, il reçut l’ordre de disposer ses diocésains à renoncer à la soumission au pape et à reconnaître la suprématie du roi d’Angleterre. Il obéit, non sans quelque danger. Il représenta au parlement, assemblé à Dublin, que Jésus-Christ, le grand-prétre de nos âmes, ayant payé tribut à César, quoiqu’il ne [dt pas chrétien, on devait beaucoup plus au roi d’Angleterre, qui l’était. Malgré ce sophisme, il eut t lstoir de la hiloso ’, duguààïmnçâsc de lâ Pmîltw morale, p $70 et suiv. de la tn BRO beaucoup de peine à faire passer dans ce parlement l’acte de suprématie, et encore plus de peine à le faire exécuter. Il continua d’y travailler avec zèle, et fut nommé, en 1551, primat d’Irlande, à la place de l’archevêque d’Armagh, Dondal, vivement opposé aux mesures de la cour : mais il fut privé tle ce titre et de sa dignité d’archevêque en 1554, par la reine Marie, et mourut en 1556. On n’a de lui qu’un sermon contre le culte des images et l’usage de prier en latin, imprimé à la suite de sa vie, Londres, 1681, in-4o, et quelques lettres relatives aux affaires d’Irlande. · X—s.

BROWNE(Gu1r.1.AUnn), poëte anglais, né en 1590, à Tavistock, dans le comté de Dévon, étudia à Exeter et à Oxford, et entra ensuite à lnner-Temple, à Londres, pour se livrer a l’étude du droit. Il publia, en 1615, un recueil de pastorales anglaises, dont la plus grande partie parait avoir été composée avant l’âge de vingt ans ; la Flûte du berger, en sept églogues, 1614, in-8o, et, trois ans après, un second volume de pastorales. Il retourna à Oxford en N 1614, et devint gouverneur du jeune comte de Caernavon. Il mourut vers 1645. Ses ouvrages, fort estimés de son temps, et loués par Selden et Johnson, N mais tombés dans l’onbli après sa mort, sont défi- N gurés, par les pointes et les jeux de mots. Ils étaient devenus très-rares, lorsque Davies en donna, en N 1772, une nouvelle édition en 5 vol. in-12. X—s.

BBOWNE (Tnontas), médecin et antiquaire r anglais, naquit à Londres, en 1605, d’un marchand de la Cité. Il commença son éducation à Winchester et l’acheva à Oxford. Après avoir parcouru l’Angle· N terre, il passa sur le continent en 1629, et visita les principales universités. Il demeura quelque tempsà N Leyde, où il prit le bonnet de docteur, ensuite il rentra dans sa patrie en 1654, et se fixa à Norwich. « En 1665, il fut admis au collège des médecins de, Londres, comme membre honoraire. Charles II, pas- N sant à Norwich en 1671, le créa chevalier. Il vécut N heureux dans le sein de sa famille, et termina tran- N quille ment ses jours le 19 octobre 1682, à l’âge de r 71 ans. Il a laissé trois filles, et un fils, Édouard, N qui s’est distingué depuis comme médecin et par N les relations de ses voyages. Son premier ouvrage, N qui pmnt en 1642, in-8¤, a pour titre : Relwo unedici. Il y en a eu un grand nombre d’éditions m N anglais ; il fut traduit par J. Merryweather en latin, N Leyde, 1644, in-12, et à Strasbourg, avec desnotü N de L.-N. Moltke, en 1652, in-12 ; et, d’après la tra· N duction latine, en français, par Nicolas Lefebvre, la 1 Haye, 1668, petit in-12 ; et en allemand. Ce n’est N pas, comme le titre pourrait le faire croire, une suite de préceptes, ou l’exposé des principes de morale et N de la doctrine de tout un corps, mais une espèce de N profession de foi d’un seul individu ; et c’était la sienne qu’il exposait. Il commençait par déclmf qu’il était chrétien et attaché à l’Église anglicanës Qi qu’il en professait hautement tous les dogmes ; mm ensuite il ajoutait d’autres points de eroyanwt M W retranchait d’autres, de manière qu’a beaucoup de personnes, il ne parut qu’un incrédule déguisé. Oependant il était loin de l’être, puisqu’il était pemntlë N