Page:Michel Martin - Livre Henoch ethiopien, Letouzey, 1906.djvu/196

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la crainte m’accabla et le tremblement me saisit. 14. Ému et tremblant, je tombai sur ma face et je vis une vision. 15. Et voici : (c’était) une autre maison, plus grande que la première, dont toutes les portes étaient ouvertes devant moi ; elle était bâtie en langues de feu, 16. et en tout si excellente, en magnificence, en splendeur et en grandeur, que je ne puis vous le dire à cause de sa magnificence et de sa grandeur. 17. Son sol était de feu ; des éclairs et le cours des étoiles (formaient) sa partie supérieure, et son toit, lui aussi, était de feu ardent. 18. Et je regardai, et je vis dans cette maison un trône élevé dont l’aspect était celui du cristal, et dont le pourtour était

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i « M’accabla; » littéralement : « me couvrit, » en éthiopien et en grec.

T ajoute en glose : « où était la première que j’avais vue. » 

a < Sur ma face, et >. b a Et voici (il y avait) une autre porte ouverte devant moi et une maison plus grande que celle-ci et tout entière bâtie en langues de feu. » . Cf. Ezéchiel, i, 28; Daniel, viii, 17-18; z, 9. . Cristal; littéralement : givre, ashateyâ, mot par lequel Téthio- pien rend le grec xpuvTaUoç. Cf. Apocalypse, xzi, 11, édition Plat t. — La voix des chérubins (se faisait entendre). Ce passage détonne dans le contexte. Il est assez probable que le texte est altéré et que le grec ^poç cache un autre mot. Le traducteur éthiopien a-t-il lu Xop6c : « il y avait un chœur de chérubins » (Meyer) ou icup6c (Béer) ? -22. L’auteur réunit ici plusieurs traits empruntés : — à la célèbre vision du chapitre vi d*Isaïe : « Je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé et les pans de sa robe remplissaient le temple ; » — aux chapitres i , ix et x d’Ezéchiel (les Chérubins) , et surtout à Daniel, vit, 9 y 10 : « Je regardai jusqu^au moment où des trônes furent pla- cés et où un vieillard s’assit. Son vêtement était blanc comme de la neige , et ses cheveux comme de la laine pure. Son trône était des flammes de feu ; les roues , un feu ardent. Un fleuve de feu coulait , sortant de devant lui ; mille milliers le servaient et une myriade de myriades se tenaient debout devant lui. » Cf. Apocalypse, iv, 2-5, et infra, lxxi, 5-8.