Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/16

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Qu’est devenu ce tout petit jansénisme, petit, mais si vigoureux ? Je cherche, et je ne vois que la tombe de Lanjuinais.

Où est M. de Montlosier, où sont nos loyaux gallicans, qui voulaient l’harmonie de l’État et de l’Église. Disparus. Ils auront délaissé l’État qui les délaissait. Qu’est-ce qui oserait aujourd’hui en France se dire gallican, se réclamer du nom de l’Église de France ?…

La timide opposition sulpicienne (peu gallicane pourtant et qui faisait bon marché des Quatre articles), s’est tue avec M. Frayssinous.

Saint-Sulpice s’est renfermé dans l’enseignement des prêtres, dans sa routine de séminaire, laissant le monde aux jésuites. C’est pour la joie de ceux-ci que Saint-Sulpice semble avoir été créé ; tant que le prêtre est élevé là, ils n’ont rien à craindre. Que peuvent-ils désirer de mieux qu’une école qui n’enseigne pas et ne veut pas qu’on enseigne[1] ? Les jésuites et Saint-Sulpice vi-

    Jésuites qui se trompent à dessein sur tout cela, que la question de la liberté de l’enseignement et de ce qu’ils appellent le monopole de l’Université, n’a rien à faire ici. On ne trouvera pas un mot là-dessus dans ce volume. J’ai des amis bien chers dans l’Université, mais, depuis 1838, je n’ai plus l’honneur de lui appartenir.

  1. M. l’archevêque de Paris les a invités en vain à envoyer leurs élèves aux cours de la Faculté de théologie.