Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/27

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taupe a quitté son trou, pour marcher en plein soleil.

Il est si difficile de s’isoler de son temps, que ceux qui avaient le plus à craindre le bruit, se sont mis eux-mêmes à crier…

Ah ! vous étiez là… Merci, grand merci de nous avoir éveillés !… Mais que voulez-vous ?

« Nous avons les filles ; nous voulons les fils ; au nom de la liberté, livrez vos enfants… »

La liberté ! Ils l’aimaient tellement que, dans leur ardeur pour elle, ils voulaient commencer par l’étouffer dans le haut enseignement… Heureux présage de ce qu’ils feront dans l’enseignement secondaire !… Dès les premiers mois de l’année 1842, ils envoyaient leurs jeunes saints au Collége de France, pour troubler les cours.

Nous endurâmes patiemment ces attaques. Mais ce que nous supportions avec plus de peine, c’étaient les tentatives hardies qu’on faisait sous nos yeux pour corrompre les écoles.

De ce côté, il n’y avait plus ni précaution, ni mystère, on travaillait en plein soleil, on embauchait sur la place. La concurrence excessive et l’inquiétude qu’elle entraîne[1], y donnaient beau jeu… Telle et telle fortune

  1. La lassitude des âmes, après tant de désappointements politiques, eût amené un retour sérieux aux idées religieuses, si les