Page:Millevoye - Œuvres, t. 1, 1880, éd. Jacob.djvu/110

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LA SOIRÉE




J’entends la cloche de la nuit,
Qui vers la cité nous rappelle ;
Le char léger qui nous conduit
Fend les airs : la route s’enfuit,
Le plaisir s’enfuit avec elle.
Des simples charmes du vallon,
Aux pompeux ennuis du salon.
Il faut passer, ma bien-aimée !
Pour nous, vingt flambeaux éclatants
Vont remplacer, dans peu d’instants.
Le demi-jour de la ramée.
Nous allons, pour de froids discours,
Graves à la fois et frivoles,
Quitter ces entretiens si courts
Et qui renfermeront toujours
Plus de baisers que de paroles.
Mais, en dépit de tes atours,
Mon souvenir tendre et fidèle
Te reverra cent fois plus belle