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H. MOISSAN.

reux à manier qui, mis en contact avec la peau, produit des ulcérations profondes et douloureuses.

L’expérience dure une heure. On laisse ensuite refroidir l’appareil ; on ferme avec soin les tubes qui ont permis l’arrivée et la sortie de la vapeur d’eau, puis on transvase sur la cuve à mercure le gaz produit. Ce dernier est formé en grande partie de fluorure de silicium ; cependant quelques-unes de ses propriétés peuvent laisser croire qu’une trace de fluor a pu échapper à l’action du verre. Ce gaz attaque, en effet, légèrement le mercure lorsqu’il vient d’être préparé. Il déplace l’iode d’une solution d’iodure de potassium, de façon à colorer en rose très nettement quelques centimètres cubes de chloroforme. Ce sont là encore des réactions qui ne présentent pas une grande netteté.

Les fils de platine étaient recouverts, après l’expérience, d’une couche noire d’arsenic ; la paroi de l’éprouvette avait été dépolie, mais ne présentait pas de dépôt d’arsenic.

L’action de l’étincelle d’induction agit bien dans ces conditions comme le ferait la chaleur.

Sous l’action de la chaleur, dans une cloche de verre, le trifluorure de phosphore se dédouble en phosphore, acide phosphorique et fluorure de silicium. La quantité d’oxygène abandonnée par l’acide silicique n’est pas suffisante, en effet, pour transformer la totalité du phosphore en acide phosphorique

4 PhFl3 + 6 SiO2 = 3 Si2Fl4 + 12 O + 4 Ph.

Au contraire, dans les mêmes conditions, le trifluorure d’arsenic en présence de silicates alcalins ne produit pas de dépôt d’arsenic ; ce corps est complètement transformé en acide arsénieux par l’oxygène de la silice

4 AsFl3 + 6 SiO2 = 3 Si2Fl4 + 4 AsO3.