Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/276

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Sganarelle

Ah ! vraiment je ne savois pas cela, et je m’en réjouis pour l’amour de l’un et de l’autre.

(Il fait semblant de vouloir embrasser Lucas et embrasse la nourrice.)

Lucas, tirant Sganarelle, et se remettant entre lui et sa femme.

Tout doucement, s’il vous plaît.

Sganarelle

Je vous assure que je suis ravi que vous soyez unis ensemble : je la félicite d’avoir un mari comme vous ; et je vous félicite, vous, d’avoir une femme si belle, si sage, et si bien faite comme elle est.

(Faisant encore semblant d’embrasser Lucas, qui lui tend les bras, il passe dessous, et embrasse encore la nourrice.)

Lucas, le tirant encore.

Hé ! tétigué ! point tant de compliments, je vous supplie.

Sganarelle

Ne voulez-vous pas que je me réjouisse avec vous d’un si bel assemblage ?

Lucas

Avec moi tant qu’il vous plaira, mais avec ma femme, trêve de sarimonie.

Sganarelle

Je prends part également au bonheur de tous deux : et si je vous embrasse pour vous témoigner ma joie, je l’embrasse de même pour lui en témoigner aussi.

(Il continue le même jeu.)

Lucas, le tirant pour la troisième fois.

Ah ! vartigué, monsieur le médecin, que de lantiponages[1] !



Scène V

Géronte, Sganarelle, Lucas, Jacqueline.
Géronte

Monsieur, voici tout à l’heure ma fille qu’on va vous amener.

Sganarelle

Je l’attends, monsieur, avec toute la médecine.

Géronte

Où est-elle ?

  1. De lantiponer, chicaner, importuner