Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/503

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S’il était vrai qu’on pût ne s’en souvenir pas,
De qui puis-je tenir, que de vous, la nouvelle
Du dernier de tous vos combats ?
Et les cinq diamants que portait Ptérélas,
Qu’a fait dans la nuit éternelle
Tomber l’effort de votre bras ?
En pourrait-on vouloir un plus sûr témoignage ?

Amphitryon
Quoi ? je vous ai déjà donné
Le nœud de diamants que j’eus pour mon partage,
Et que je vous ai destiné ?

Alcmène
Assurément. Il n’est pas difficile
De vous en bien convaincre.

Amphitryon
De vous en bien convaincre. Et comment ?

Alcmène
De vous en bien convaincre. Et comment ? Le voici.

Amphitryon
Sosie !

Sosie
Sosie ! Elle se moque, et je le tiens ici ;
Monsieur, la feinte est inutile.

Amphitryon
Le cachet est entier.

Alcmène
Le cachet est entier. Est-ce une vision ?
Tenez. Trouverez-vous cette preuve assez forte ?

Amphitryon
Ah Ciel ! Ô juste Ciel !

Alcmène
Ah Ciel ! Ô juste Ciel ! Allez, Amphitryon,
Vous vous moquez d’en user de la sorte,
Et vous en devriez avoir confusion.

Amphitryon
Romps vite ce cachet.

Sosie, ayant ouvert le coffret.
Romps vite ce cachet. Ma foi, la place est vide.
Il faut que par magie on ait su le tirer,
Ou bien que de lui-même il soit venu, sans guide,
Vers celle qu’il a su qu’on en voulait parer.

Amphitryo