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Prologue.


La scène, représente sur le devant, un lieu champêtre, et dans l’encement, un rocher percé à jour, au travers duquel on voit la mer éloignement.

Flore paroit au milieu du théâtre, accompagnée de Vertumne, dieu des arbres et des fruits, et de Paltémon, dieu des eaux. Chacun de cet dieux conduit une troupe de divinités : l’un mène à sa suite des dryades et des sylvains, et l’autre des dieux des fleuves et des naïades. Flore chante en XXX pour inviter Vénus à descendre en terre :

Ce n’est plus le temps de la guerre ;
Le plus puissant des rois
Interrompt ses exploits,
Pour donner la paix à la terre[1].
Descendez, mère des Amours,
Venez nous donner de beaux jours.

Vertumne et Palémon, avec les divinités qui les accompagnent, joignent leurs voix à celle de Flore, et chantent ces paroles.

CHŒUR DES DIVINITÉS de la terre et des eaux, composé de Flore, nymphes, Palémon, Vertumne, sylvains, faunes, dryades et naïades.

Nous goûtons une paix profonde,
Les plus doux jeux sont ici-bas.
On doit ce repos plein d’appas
Au plus grand roi du monde.
Descendez, mère des Amours,
Venez nous donner de beaux jours.

Il se fait ensuite une entrée de ballet, composée de deux dryades quatre sylvains, deux fleuves, et deux naïades ; après laquelle Vertumne et Palémon chantent ce dialogue :

VERTUMNE.
Rendez-vous, beautés cruelles,
Soupirez à votre tour.

PALÉMON.
Voici la reine des belles,
Qui vient inspirer l’amour.

  1. La paix signée à Aix-la-Chapelle le 2 mai 1668.