Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/35

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Élise

Et moi, je gage qu’il ne sauroit être approuvé d’aucune personne raisonnable.

Harpagon, apercevant Valère de loin.

Voilà Valère. Veux-tu qu’entre nous deux nous le fassions juge de cette affaire ?

Élise

J’y consens.

Harpagon

Te rendras-tu à son jugement ?

Élise

Oui. J’en passerai par ce qu’il dira.

Harpagon

Voilà qui est fait.


Scène VII.

VALÈRE, HARPAGON, ÉLISE.
Harpagon

Ici, Valère. Nous t’avons élu pour nous dire qui a raison de ma fille ou de moi.

Valère

C’est vous, monsieur, sans contredit.

Harpagon

Sais-tu bien de quoi nous parlons ?

Valère

Non ; mais vous ne sauriez avoir tort, et vous êtes toute raison.

Harpagon

Je veux ce soir lui donner pour époux un homme aussi riche que sage ; et la coquine me dit au nez qu’elle se moque de le prendre. Que dis-tu de cela ?

Valère

Ce que j’en dis ?

Harpagon

Oui.

Valère

Hé ! hé !

Harpagon

Quoi !

Valère

Je dis que, dans le fond, je suis de votre sentiment ; et