Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/73

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Cléante

N’est-il pas vrai, mon père, que vous voulez que Madame le garde pour l’amour de vous ?

Harpagon, bas, à son fils.

Comment ?

Cléante, à Mariane.

Belle demande ! Il me fait signe de vous le faire accepter.

Mariane

Je ne veux point…

Cléante, à Mariane.

Vous moquez-vous ? Il n’a garde de le reprendre.

Harpagon, à part.

J’enrage !

Mariane

Ce seroit…

Cléante, empêchant toujours Mariane de rendre la bague.

Non, vous dis-je, c’est l’offenser.

Mariane

De grâce.

Cléante

Point du tout.

Harpagon, à part.

Peste soit…

Cléante

Le voilà qui se scandalise de votre refus.

Harpagon, bas, à son fils.

Ah ! traître !

Cléante, à Mariane.

Vous voyez qu’il se désespère.

Harpagon, bas, à son fils, en le menaçant.

Bourreau que tu es !

Cléante

Mon père, ce n’est pas ma faute. Je fais ce que je puis pour l’obliger à la garder ; mais elle est obstinée.

Harpagon, bas, à son fils en le menaçant.

Pendard !

Cléante

Vous êtes cause, Madame, que mon père me querelle.

Harpagon, bas, à son fils, avec les mêmes gestes.

Le coquin !