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L’ART
De︠cu︡má factá poloúcta — leíbereís lubéntes
Donú danúnt Hérc︠ole︡i — máxsumé r︠et︡o
Semól te︠ o︡ránt se vóti — crébro cón démnes


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 « Voici ce que, craignant pour sa fortune, durement atteinte,
 » L’aïeul effrayé a promis : accomplissant son vœu,
 » Cette dîme qu’ils apportent au banquet sacré, les enfants de plein gré
 » Te la donnent, ô Hercule, Dieu tout bienfaisant !
 » Ils te supplient aussi de les exaucer sans cesse ! »


Les vers saturnins comportaient l’éloge et la moquerie ; ils se débitaient avec l’accompagnement de la flûte : la césure était fortement marquée à chaque hémistiche, et souvent même, dans les chants alternés, le second chanteur reprenait le vers après elle. Comme tous les mètres de l’antiquité grecque ou romaine, ils avaient la quantité et se scandaient : mais parmi tous les anciens vers, il n’en est pas dont la prosodie fût plus imparfaite. Les licences les plus énormes ; les chutes souvent omises ; la structure la plus grossière ; un hémistiche en pieds iambiques tout simplement suivi d’un autre en trochaïques, tout cela n’offrait qu’un cadre bien insuffisant pour les effusions rythmées de la haute poésie.

Mélodies.C’est aussi dans ces temps qu’ont dû se produire les premiers essais de la musique populaire et de la choreutique latines ; mais nous ne savons rien sur cette branche de l’art. Un seul détail nous est parvenu. La flûte était droite, courte et mince, percée de quatre trous, et, dans l’origine, faite, comme son nom l’indique (tibia), avec l’os de la jambe de quelque animal.

Le masque.La comédie populaire ou Atellane[1] mit plus tard un masque sur la figure de chacun de ses principaux personnages, Maccus (l’arlequin), Bucco (le glouton), Pappus (le vieux bonhomme), Dossennus (le sage), etc. ;

  1. [Atellana fabula, Tit. Liv. 7, 2. C’est le passage classique.]