Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 2.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
ASSUJETTISSEMENT DU LATIUM ET DE LA CAMPANIE

nation puissante cette fois, et capable de tenir tête à tous les Latins réunis.

Collision avec les Samnites.Au sud, derrière les Volsques domptés, les Romains n’avaient plus trouvé d’ennemi qui fut redoutable ; et leurs légions s’étaient portées sans obstacle jusque sur le Liris[1]. En 397357 av. J.-C., ils avaient livré un combat heureux aux Privernates[2] : ils avaient battu les Aurunces en 409345 av. J.-C., et pris Sora sur le haut du fleuve. Ils touchaient maintenant à la frontière des Samnites : et le traité d’amitié et d’alliance conclu naguère (400354 av. J.-C.) entre les deux peuples les plus braves et les plus puissants de l’Italie n’était qu’un sûr avant-coureur de la tempête. La domination de l’Italie était en jeu, et la guerre se déchaînait menaçante précisément à l’heure où les Latins se débattaient dans cette crise intestine, dont nous avons retracé le tableau.

Conquêtes des Samnites dans l'Italie du sud.Longtemps avant l’expulsion des Tarquins, la nation des Samnites avait occupé les chaînes montueuses qui s’élèvent entre les plaines d’Apulie et celles de Campanie, et les commandent. Mais elle n’avait pu les envahir, contenue qu’elle était d’un côté par les Dauniens, dont la ville d’Arpi [l’ancienne Argyripa] florissait alors, et était puissante ; et de l’autre, par les Grecs et les Étrusques. Mais l’empire Étrusque s’étant écroulé à la fin du IIIe siècleVers 450 av. J.-C. de Rome, et les colonies Grecques s’acheminant vers une rapide décadence, durant le cours du IVe450-350 av. J.-C., le champ s’ouvre pour les Samnites, et vers l’ouest et vers le sud. Leurs bandes aussitôt se mettent en campagne et descendent jusqu’aux mers de l’Italie méridionale. Tout d’abord, on les voit inonder les terres du golfe, auquel les Campaniens ont attaché leur nom depuis les premières années du IVe siècle : ils y écrasent les Étrusques, et y resserrent les Grecs, enlevant Ca-

  1. [Garigliano auj.]
  2. [Privernum, Piperno Vecchio.]