Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 2.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154
LIVRE II, CHAP. V

les Volsques et les Latins révoltés ; il leur fallait vaincre pour ne pas périr. C’est alors (414Victoire des Romains. 340 av. J.-C.) que fut livrée la bataille décisive de Trifanum (entre Minturnes, Suessa et Sinuessa)[1], où le consul Titus Manlius Imperiosus défit les Latins et les Campaniens coalisés. Durant les deux années qui suivirent, les cités des Latins et des Volsques furent réduites : l’assaut ou les capitulations en eurent raison lorsqu’elles résistèrent, et toute la contrée rentra bientôt sous la domination de Rome.

La victoire des Romains entraîne après elle la dissolution de la ligue Latine. La ligue Latine est dissoute.Cessant d’être une confédération politique indépendante, elle se transforme en une simple association religieuse. Les antiques chartes des fédérés, leur contingent de guerre avec maximum qui ne peut être dépassé, leur part proportionnelle au butin, rien de tout cela ne fait plus loi ; et quand ils obtiennent d’être traités comme au temps jadis, ce n’est plus qu’à titre de bon office. À la place de l’unique pacte fédéral entre Rome d’une part et la ligue Latine de l’autre, il est conclu de nombreux « pactes éternels » entre Rome et les diverses cités anciennement fédérées. Déjà les Romains avaient essayé du système de l’isolement à l’égard des villes fondées après 370384 av. J.-C. (p. 143) : aujourd’hui ils l’étendent et l’appliquent à la nation Latine tout entière, laissant d’ailleurs à chaque cité, et ses anciens droits locaux, et son autonomie. Tibur et Præneste sont plus maltraitées : Rome leur prend une portion de leur territoire, et elle fait peser plus lourdement encore les lois de la guerre sur d’autres localités Latines ou Volsques. Colonies envoyées dans le pays Volsque.Antium, la place la plus importante des Volsques, très forte à la fois du côté de la terre et du côté de la mer, reçoit dans ses murs des colons romains : ses

  1. [Minturnes, auj. Trajetto ; Suessa Acunca, auj. Sessa ; Sinuessa, non loin de Rocca di Mondragone.]