Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/12

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' 8i " _ . LIVRE Hi, CHAPITREX colères et des 'espérances du roi défunt. Il se mit à l’œu- vre avec décision; let continuant ce que son père avait commencé, il apporta à ses préparatifs de guerre une_ — 1 ardeur singulière. Les Romains,`d’ailleurs, n’avaient-ils pas tout fait pour l'empêcher de ceindre jamais le dia- dènie? La fière nation des Macédoniens se sentit plus _ fière `encore;· en ·obéiss`ant`au prince qu’elle avait vu combattre depuis son jeune âge à la tête `des armées; Tous croyaient, et beaucoup d’Hel|ènes croyaient avec . · · eux, avoir enfin trouvé lc général des prochaines L guerres de`l’indépendance. — Malheu1·eusement Persée _ ne tint pas ce qu’il promettait: il lui manqua lesï inspi- ` ' ration`s'·et'l’entrain'de Philippe, et les qualités vraiment ` _ royales.` qui s`obscurcissant· et s'altérant parfois sous les faveurs de la fortune`, ressuscitent purifiées au feu du ' malheur. Philippe s'oublia souvent lui·même, lui et ses _ affaires. Maisquand il le fallait, il ressaisissait ses forces, agissant alors avec rapidité et vigueur. Persée fit à son · tourde vastes et beaux projets :. il les poursuivit avec une infatigable pe1·sistance; mais quand sonna l'heure, quand desplans'et deszpréparatifs, il fallut en venir à la 1·éa- _ 'I lisation vivante, immédiate, il- recula épouvante devant i son œuvre. Ainsi qu’il arrive chez les natures bornées, il prit les moyens pour le but; ilcentassa 'trésorssur tré- · sors pour faire la guerreiaux Romains :` puis lorsque I ceux=ci entrèrent sur son territoire, il n’eut pas le cou- ` rage de se séparer de ·son or. Le père, ap1·ès sa défaite, avait couru à·ses papiers secrets et compromettants pour les anéantir: le fils ira droità ses coffres,et s'embarquera 4 aveceuaff En des te_mps ordinaires, enfin, il eut fait un roi de quelque mérite, 'supérieurimemeà la commune · moyenne: mais il eut le tort de tenter une entreprise dé- mesurémentau-dessus de ses fo1·ces, et condamnée à l'a- · vance, dès que la ·main d'un hé1·os ne la conduisait pas. `

 · La puissance de la Macédoine était encore considéraî