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Chapitre X


LA TROISIÈME GUERRE DE MACÉDOINE


Si Philippe avait conçu un vif mécontentement de la part que les Romains lui avaient faite en réglant les conditions de la paix avec Antiochus, les événements qui suivirent étaient encore moins de nature à apaiser ses rancunes. Ses voisins de Grèce et de Thrace, toutes les cités qui, pour la plupart, tremblaient jadis devant le nom de la Macédoine, comme aujourd’hui devant celui de Rome, usant de représailles envers la grande puissance déchue, voulurent se payer sur elle de tout le préjudice souffert depuis les temps de Philippe II. Dans les diètes des diverses confédérations helléniques et à Rome, où ils se répandaient chaque jour en doléances sans fin, les Grecs donnaient libre cours à leur ridicule jactance, à leur patriotisme anti-macédonien, vertu désormais facile. Les Romains avaient laissé à Philippe ses conquêtes sur les Étoliens : mais en Thessalie, la ligue des Magnètes seule s’était formellement jointe à ceux-ci pen-