Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/8

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fr LIVRE II1,‘GHAPITRE X _ I dant la guerre; et, quant 'aux villes également enlevées ' par le roi, mais appartenant aux deux autres fédérations locales, la ligue Tlwssalienne, proprement dite, et la I ligue des Perrhèbes, elles furent aussitôt réclamées par ces dernières; « `Le roi, » disait·on, « ne les avait point . » conquises, mais seulement délivrées du joug des Éto- - » liens. ·» De leur côté, les Athamaniens se croyaient , en droit de réclamer leur liberté. Ailleurs, Eumène de- _ mandait les villes maritimes naguère occupées pa1· An- tiochus dans,la Thrace propre, ./Eows et Maronëe entre autres, quoique la Chersonèse de Thrace lui eùt seule été expressémentattribuée. Tous ces griefs, ct une foule d’autres encore, étaient mis journellement en avant par ` ` 'les voisins de la Macédoine. Philippe prétait appui à · Prusias cont1·e Eumène. Il organisaitune concurrence ' commerciale : il violaitlles contrats, il enlevait du bé- , tail. Roi qu’il_était, il lui fallut répondre a toutes ces accusations devant la plèbe souveraine de Rome; il lui · fallut voir ces procès portés devantla République, quelle _ qu’en dùt être lfissue; s’entendre condamner dans pres- que tous les cas; retirer, frémissant de colère, ses gar- , nisons des ports de Thrace, des -places thessaliennes et perrhébiennes, et recevoir courtoisement les envoyés de · Rome, lorsqu’ils vinrent,s’assurer de l’entière exécution I _ des décisions du Sénat. Non qu’on lui fût à Rome aussi ` hostile qu’envers Carthage : à bien des égards même on lui voulait quelque bien. On n’agissait point contre lui, en violant toutes les `formes,,comme en Afrique : mais lT13ll1€UP8US8ID8HÈ,i3 situation de la Macédoine com- _ mandait au fond les mêmes mesures' que celles suivies ~ __ `contre Carthage. Or, Philippe n’était pas homme à sup- .p0rter`les injures avec la patience phénicienne. Toujours ardent, même après ses défaites, il en voulait plus à ses alliés infidèles qu’à un vainqueur loyal. De tout temps , porté à suivre les ·voies de sa politique personnelle et J