Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/45

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TIBEHIUS GHACCHUS i 414 entassa « réformes sur réformes », et descendit dans la rue avec ses gardes du corps pour y livrer de déplorables _ combats! Si digne de compassion qu’il nous apparaisse, l’usurpateur se manifestait en lui à chacun de ses pas! _ Puis, tout à _coup, les monstres déchaînés dela révolution se saisirent du conspirateur trop faible, et l’étoufl`èrent! Il _ périt honteusement dans une émeute sanglante, condam- nable au premier chef, comme elle est la condamnation · de la tourbe des nobles qui s’y précipita. Le nom de Tiberius Gracchus est resté paré de 1’auréo!e du martyr : mais, comme d’ordinairc, en allant à lui, la gloire a fait _ fausse route. Les meilleurs parmi ses contemporains en jugèrent autrement. En recevant la nouvelle de la catas- trophe, Scipion·Emilien s’écria avec Homère : a Ainsi pé- · » risse quiconque a fait de pareilles œuvres! » Et plus tard, quand le jeune frère du tribun fit mine à son tour de le suivre, Cornélie lui écrivit ces graves paroles : . « Quand donc cela finira-t-il? quand notre maison ces- ·» sera-t-elle d’étre folle? Où vous arréterez-vous en!in?... ’ » Et quand_ aurons·nous honte d’agiter et de troubler la » République?' » Ce n’est point ici la mère anxieuse qui " parle, c’est la 'fille du vainqueur de Carthage, pour qui il est de plus grands maux encore que la mort de ses enfants! _ ` • [Corn. Nepos., fragm. —- ...Denique~quœ pausa crit? El quando desinet familia nostru insanire ? Et quzmdo modus ei rei haberi po- tuerit ?. . . Et quando perpudcscet miscenda alque perturbandu Repu- blica? etc. —- ll faut lire la lettre tout entière et le fragment d‘une autre lettre, où elle conseille à Gaius de pardonner aux meurtriers de·s0n frère, . . .p0lius quam Rcspublicœpro/ligetur, ctpereut!] _