f 4 LIVRE IV, CHAPITRE II — » chaque année- leur souveraine magistraturei., tous, ils - » lui obéissaient, sans qu’il y eût au- milieu d’eux d’envie » ni de jalousie parmi eux... · » · Rapide Tel était en effet l’aspéct des choses, vues de loin : de ' ` dé°ad°°°°° près, le tableau n’était plus le méme. Le gouvernement aristocratique de Rome marchait E1 grands pas il la ruine de son propre ouvrage. Non que les fils et les petits-fils des vaincus de Caunes et des vainqueurs de Zama eussent 1 pleinement dégénéré ou qu’ils eussent perdu la tradition · de leurs grands ancêtres. Les hommes assis dans le Sénat n’étaient point absolument changés; mais les temps étaient autres. Là où le gouvernement appartient E1 un nombre I · restreint, exclusif, de vieilles familles en possession de la ` ‘ 4 richesse séculairement assise et de l’influence politique · héréditaire, on voit celles-ci, E1 l’heu1·e du danger, déployer ‘ une incomparable persistance: elles obéissent ai l’héroïque esprit du sacrifice. Que les temps redeviennent calmes, aussitot elles se laissent aller E1 l’etroitesse des vues, à ' l’égoisme, à la mollesse: l’un et l’autre phénomène s’en- · gendrént de la méme cause, l’hérédité du pouvoir et le , pouvoir appartenant a une corporation. Depuis longtemps _ le mal existait E1 l’état latent 5 il ne lui avait fallu, pour ` ' ' È germer et grandir, que le soleil de la prospérité. Il y avait A 4 certes un sens profond dans le mot de Caton, se deman- ' dant « ce qu’il adviendrait de Rome, quand Rome n’aurait » plus personne E1 craindre! » Elle en était arrivée là. Ce t voisin qui eût puse montrer redoutable, elle l’avait anéanti: les hommes nés et élevés sous l’aneien régime, Et la rude - école des guerres d’Hannibal, ces hommes, dernier écho ' du grand siècle jusque dans les jours de leur vieillesse tardive, la mort les prenait tous l’un après l’autre : la voix _ ` du dernier d’eux, la voix' de Caton l’Ancien, avait cessé de ‘ `retentir au Sénat et sur la place publique; Une jeune 4 4 génération avait mis la main aux affaires; et les actes'de " [Macchab., 1,*8, 12-16;] i` ·
