Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/24

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20 LIVRE IV, CHAPITRE XI enfermé dans des quais, débordait chaque année, inondait . les rues et les maisons, et renversaitparfois tout un quar- tier' : enfin, malgré l’extension énorme du trafic maritime, on laissait s’ensahler la rade d'0stie, déjà mauvaise par elle-mémej (Test chose facile à un gouvernement de laisser décroître le rendement de l’impot, quand les circonstances se montrent aussi favorables, quand on a quarante ans de _ paix au dehors, et quand au dedans on néglige ses plus importants devoirs. Quoi d’étonnant, si la' recette donnant un excédant annuel sur la dépense,4l’épargne s’était accu- mulée dans le trésor? Encore les résultats n’étaient-ils prospères qu’en apparence : et loin de meriterl'éloge, une telle administration des finances ne saurait échapper au juste reproche de manquer de ressort, d’unité dans sa gestion : elle ne visait qu'à flatter le peuple, toutes choses condamnahles sous tous les régimes, et qui furent le vice incarné du régime sénatorial de ces tempsl — _ L°;g::‘:°‘· ` Le mal empira naturellement quand éclata l’orage de la la revolution. Révolution. Les distributions de blé faites à vil prix au peuple de la capitale, cette obligation nouvelle imposée à l’État par Gaius Gracchus, constituaient une charge écra- sante pour les finances publiques, à ne les envisager que sous ce seul rapport : l’0n n’y put sufïire qu’en puisant largement aux sources, aussi toutes nouvelles, qui s’étaient · ouvertes dans la province d’Asie. Il n’en est pas moins vrai qu’à dater de la les travaux publics subissent un arrêt ` à peu près complet. De la bataille de Pydna à Gaius Grac- chus, les constructions immenses et coûteuses ont été 122 ar J--C· menées à fin : mais après 632, on ne rencontre plus que ‘ [Qui ne connaît les vers d'Horace‘! Vidimus flavum Tiberim relortis Littore Etrusco violenter undis _ Ire dejeclum monuments regis Templaque Vestœ. (Garmin. I. II, 13 et s.) « Nous avons vu les ondes jaunissantes du Tibre remonter furieuses » de la côte étrurienne et s’en venir abattre le palais du roi (Numa) » et le temple de Vesta! nn]