Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/29

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ECONOMIE SOCIALE 25 tation italienne dépassait de beaucoup les exportations. C’était en Italie que le luxe avait son centre.: épices et comestibles, boissons rares, étoffes, parures, livres, mobi- lier, ouvrages d’art, tous les articles riches et précieux . affluaient par la voie de mer. Les négociants romains demandant partout et sans cesse des esclaves, la traite avait pris un essor tel, qu’on n’en vit jamais semblable dans la Méditerrannée : elle allait de pair avec la piraterie, dont elle faisait la fortune. Tous les pays, tous les peuples étaient mis à contribution : mais la Syrie et l’intérieur de l’Asie-Mineure demeuraient les principales places d’appro- visionnement (V, p. 43). En Italie, le trafic à l’entrée se 4 concentrait de préférence dans les deux grands marchés . d'Ostie et de,Pute0li (Pouzzoles) sur la mer Tyrrhénienne. 0Sti¢·P0¤zz0I¢s· Ostie, ayec sa rade·mauvaise et insuffisante, mais plus voi- sine de Rome, était mieux placée pour le trafic des marchan- dises de moindre prix : elle avait le c_ommerce_des grains _ à destination de la capitale. Le commerce de luxe avec l’0rient · florissait au contraire a Pouzzoles. Son port excellent y recevait tout vaisseau portant une cargaison précieuse; et la contrée de Baia qui y confinait, se cou- vrant tous les jours de villas romaines, offrait au négoce I ‘ un marché qui ne le cédait guère à celui de Rome mème. Pendant longtemps ce dernier commerce appartint à Co- rinthe, et après Corinthe détruite, à Délos : le poète Luci- lius appelle Pouzzoles une et petite Délos n. Délos à son tour, pendant les guerres contre Mithridate (V, p. 286), tomba pour ne plus se relever. Alors les Putéolans de _ nouer directement affaire avec la Syrie et Alexandrie : leur ville de plus en plus florissante est décidément la princi- ·pale échelle du commerce transmaritime de l’Italie. Mais l’Italie ne fut point la seule à s'enrichir par ce trafic d’en- trée et de sortie : les Italiens se portèrent aussi à Narbonne, _ y faisant, concurrence aux Massaliotes dans le commerce avec les Gaules; et ildemeure certain qu’à dater de cejour l la meilleure part de la spéculation appartient aux mar-` · _