Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/49

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_ NATIONALITE · 45* · fetes de son triomphe (608) : Rome a ses luttes d’athlètes, ne sv, J,.g_4 de musiciens, "les jeux divers, les lectures et les décla- mations des rhéteurs 1. Les lettrés grecs jettent comme un filet sur toute la haute société romaine; ils s’emparent « du cercle des Scipions » dont les membres principaux, de nationalité hellénique, l’historien Polybe, et le philo- sophe Panœtius 2, appartiennent bien plus à Rome et à son histoire, qu’à l’histoire de leur pays natal. Ailleurs et dans la société moins élevée. nous assistons au même phénomène. Citons un autre contemporain de Scipion, le philosophe Clttomaque, dont l’existence reflète aussi et met Sous nos regards le mélange qui. s'0pérait parmi les eu les. Né à Cartha et Clitoma ue avait été entendre P P _ S l Cl Carnéade à Athènes: il lui avait succédé dans l'école: puis revenant d’Athènes avec les hommes les plus lettrés d’Italie, l'historien Aulus Albinus4, et le poete Luctlius, il avait dédié un livre scientifique à\Lucius Censorinus, le _ _ consul romain qui ou_vrit le siege de Carthage, et publié _ une Consolation philosophique à l’adresse de ses compa- triotes emmenés en ·Italie comme esclaves. Jusqu'ici les A ‘ ll est inexact de dire (avec Tacite, Ann. 14, 21) qu’il n’y avait point eu de « jeux grecs ¤ à Rome avant 608: dès 5 8. il y était 146,186, . venu de Grèce des u artistes » (razvïron) et des athlètes (Tite Liv. 29, 32), et dès 587 des joueurs de flûte, des auteurs tragiques et des 167, pugilistes (Polyb. 30, 13). ` ` · ’ [Panœtius, né à Rhodes (1 vers 110), disciple des Stoïciens 644. d’Athènes, stoïcien éclectique lui-même. Célèbre par l’amitié de Scipion Emilien, qui Vemmena avec lui dans ses ambassades en Egypte et en Asie, et par son traité des Devoirs moraux (rrepl roü xotüiâxovroç). qui eut l`l1onneur de servir de modèle au livre de Cicéron (de of/ic. 2, 17; 3, 2; 1. 2; et lettres, ad Attic. XVI, 11). On trouve aussi dans A. Gell. (Xlll, 27) un fragment de quelque intérêt. Panœ— . ‘ tius avait enfin écrit des livres sur l’Egaliié d’dme, sur les Illagislrats, sur la Providence, la.Divinati0n, et sur les Sectes philosophiques.] “ [Son nom d’origine était Hasdrubal. ll n’écrivit pas moins de quatre cents livres on traités (piëliot), dont on ne connaît que quel- ques titres. ll fut à Carnéade, dont il sera parlé plus loin, ce que Platon et Xénophon avaient été~à Socrate, le vulgarisatetxr de la doctrine du maître.] · ‘ [A. Postumius Albinus (doctus homo, et litleratus, et disertus, Cic. Acad. 11; Brut. 21), prétorien et consulaire, écrivit en grec un poème et une histoire romaine. V. IV, p. 274, l’anecdote le concer- A nant, extraite de Polybe, 40, 6.]