Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/38

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, · 34 LIVRE V, CHAPITRÉ VII - I sans étre encore- complètement tombée au pouvoir des V . tribus Germaines limitrophes, se changeait en territoire- frontiere ravagé et disputé tous les jours: déja,',—sans ` doute, elle était devenue ce qu’indique le nom de « Désert helvétique [Eremus Ilelvetiorum] »` qu’elle porta— plus ` ,tard. 'On sait la barbare stratégie des Germains : pour se I ' garder- de toute surprise de la part de l’ennemi, ils saccageaient la contrée` entre eux et lui, sur la largeur _ de plusieurs milles : ici ils semblent l’avoir fait sur une Tribus grande échelle. La barrière du Rhin ne les arrêta bientôt ,ag°::§i';§uî:_ plus. Ginquante ans avant, l’expédition des Gimbres ` et des Teutons, dont le noyau principal était formé de hordes germaniques, avait passé comme un torrent sur a la Panonnie, les Gaules, l’Espagne et l’Italie: elle n’avait · pourtant été qu’une puissante reconnaissance. Mais, déjà,- a l’ouest du fleuve et sur son cours inférieur, on voyait quelques peuplades germaines établies a demeure : arri- . vées en conquérantes, elles traitaient les Gaulois, leurs voisins, en peuple sujet, exigeant et des otages etle tribut. · Ainsi faisaient les Aduatugucs, débris laissé en arrière de l’armée des Gimbres (V. p. 450), et devenu un clan puis- sant: ainsi, une multitude d’autres clans, tous compris ` plus tard sous la dénomination de Tongricns : ils habi- taient les bords de la Meuse, dans le pays de Liége. Après _ ' eux venaient les Trévires (autour de Trèves), et les · Nerviens (dans le Hainaut), les deux plus grandes et plus puissantes parmi toutes ces tribus. De sérieuses autorités ' les rattachent au grand tronc germain. Nous nous garde- rons d'ailleurs de trancher absolument cette question des origines, tout en faisant remarquer, avec Tacite, que plus - tard, chez ces deux derniers peuples, on tint àhonneur _ 4 A de descendre de sang germain et de ne point appartenir à la souche moins estimée des Gaulois. Quoi qu’il en soit, les populations des pays de l’Escaut, de la Meuse et de la · ' Moselle nous apparaissent fortement imprégnées 'd’élé- ments germains, en contactavec les influences venues —