Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/33

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q TH APSUS` 21 vernement usurpé, il est vrai I); et c’était en Afrique qu`on allait faire la guerre. Enfin, à consulter _l’armée, on · eût choisi le-propréteur Marcus Caton. Et l’armee avait . manifestement raison. Caton était le seul homme qui, pour une telle mission, possédât le dévouement, l'énergie ' . · et 1’autorité nécessaires.1ln’était point homme de guerre, il est vrai. Mais ne valait-il pas mieux mille fois avoir à la tête de l’armée un simple citoyen, non officier, s’ac— commodant aux circonstances et laissant faire ses capi-_ `taines en sous—0rdre, qu’un général de talents non encore __ ` éprouvés, comme Varus, ou que tel autre notoirement _ C incapable, comme Métellus Scipion? Quoi qu’1l en soit, _ _ Scipion fut nommé,et Caton entre tous influa sur le choix. Non qu’il s’estimât inférieur à la tâche, ou que sa vanité ` lui fit trouver mieux son compte à rester à l'écart qu’à prendre en main l'imperium_.·_ non qu’il aimât ou estimât ` Scipion._Loin de là, il y avait ,de l’hostilité entre eux._ Général malhabile aux yeux de tous, l’alliance de Pompée seule avait pu jeterquelque reflet sur le consulaire. Une seule et unique pensée dirigea Caton._ Dans son entête- ment formaliste, et dût la République périr, il se cram- ponnait à la regle du droit, plutot que de sauver la patrie en sortant dela loi. Déja, après Pharsale, se rencontrant à Corcyre avec Cicéron nanti de lïmpcrivclm en sa qualité de proconsul revenant de Cilicie, ils’etait offert de remettre C . ' à ce dernier, en raison de son titre légalement supérieur, le commandement de l'ile et des troupes. Une telle con- descendance avait fait le désespoir du malheureux avocat, . qui maudissait mille fois ses lauriers cueillis dans l'Ama- ` nus .· elle avait fait létonnement de tous les Pompéiens, même des moins avisés 2. Aujonrdïhui que tout est en _ S • [VII. pp. 244. n. 2—: ·276, n. 1.], 2 [Plut. Cic. 39. - C’est alors que Sextus Pompée, furieux de la lâcheté de Cicéron, l’avait voulu faire mettre à mort. L‘intervention · de Caton le sauva, et il s’alla cacher en Italie, sans suivre les Pom- péiens, ni en Afrique, ni ailleurs. ll demeura à Brindes, attendant