Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/56

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V · 44 LlVBE V, CHAPITBEXI ' ' cette merveille d’organisation équilibrée, l’unique vive saillie prédominante et -caractéristique, c’est l'éloignement pour tout ce qui est idéologie et fantaisie. César, il va de soi, était passionné: sans passion, point de génie , mais chez lui la passion ne fut jamais toute puissante. Il avait eu sa jeunesse: le chant, le vin, l’amour, avaient eu leurs jours de grande influence sur ses facultésï; il ne leur livra _ jamais les entrailles de son être. La littérature lui fut une _ occupation durable et sérieuse; mais alors que l'Achille d’Homère avait empêché Alexandre de dormir, César, lui, avait consacré de longues veilles a l’étude des _flexions des · substantifs et des verbes latins. Il écrivit des vers, comme tout le monde alors :.ses versétaient faibles. En revanche, il s’intéressa aux sciences astronomiques et naturelles l. Alexandre se mita boire et but jusqu’au bout pour chasser les soucis ,: aussitôt passées les ardeurs de sa_ jeunesse, le _ sobre Romain _laissa la la coupe 2. Chez tous ceux que dans leur adolescence l’amour _des femmes a couronnés d’une éclatante auréole, il en demeure comme un impérissable reflet: ainsi en fut-il pour César, les aven- tures et les —succes galants le poursuivirent jusque dans , l’ageîmûr3 : `il en garda une certaine fatuité dans la dé- ' ' [Il publia des études astronomiques (Astr0n0mica).] ` *,«_Magn0 illi _Alcz·andr0_scd sobrio simillimus, » dit Vell..(2, lil) : quoiqu’0n le voie dlnant chez Cicéron lors de la visite qu’il 48 av.J.-C, lui ût, à la villa de l’orateur a Pouzzolles, au printemps de 7t0, ' dînant· et buvant copieusement, apres s’étre dûment préparé ai l’uide d’un vomitif : éumwhv agcbat, itaquc edit et bibit àôsô; et jucundc (ad,Att., 13, 52). - Mais il ne faisait en cela que suivre un usage gastronomique du beau monde d’alors.] _' ¤ Parlerons-nous de Servilia, sa première maitresse et la mère de Brutus, de Posfumia, de Lollla, Tcrtulla et Mucia, les femmes de Gabinius, Crassus et Pompée? Eunvé, la femme de Bognd, fut , l’objet <l’un caprice : mais, avec Gléopdhc, la liaison fut plus sé- rieuse et durable. Cléopâtre le suivit d’Egypte à Rome, où elle résida jusqu’apres le meurtre des ides de mars, dans la villa de César, au Transtévcre: elle en eut un fils, nommé Césarion, qu"Octave ût tuer (Dio. 43, 27.- Cic.,.ad Atl. 15, 15..- Suet. Cws., 52). Rappelons le ,m0t bien connu sur César: Omnium mulicrum virum, et omnium virorum mulicrem. (Suet.,5‘2).]