Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/7

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mâles vertus qui nous ont manqué. « La force prime le droit ! » s’est écriée la savante Allemagne: et selon le catéchisme de sa morale internationale, Alsaciens et Lorrains, elle marque nos frères au fer rouge de sa tyrannie, et les jette malgré eux dans le troupeau de ses peuples !

Pendant ce temps, notre auteur, M. Mommsen poussait, lui aussi, le cri de haro avec toute la cohue des professeurs germaniques ! M. Mommsen, qui jadis et tant de fois a usé de la libérale et franche hospitalité de notre pays, nous insultait, dans ses lettres aux Italiens1 en un langage indigne d’un hôte, indigne d’un noble ennemi !

Ne relevons pas ce langage, et refoulons nos haines ! Vengeons-nous en allant outre Rhin reconquérir et la science française du XVIe siècle, qui y est détenue prisonnière, et ces armes qui ont aidé à nous vaincre : allons reprendre aux Allemands les enseignements vulgarisés chez eux ; les institutions qui habituent les peuples à la dignité personnelle, à la discipline, à l’esprit de devoir et de sacrifice, à la foi en tous les dogmes purs de la religion et de la patrie.

Les derniers jours de la République romaine, tels que les décrit M. Mommsen, sont un enseignement fécond : à ce titre, même à l’heure ou nous sommes, je n’hésite plus à livrer ce dernier volume au public.

Nous avons attaqué : nous avons été frappés : à son tour l’ennemi s’est montré inique, grossier et


1 Agli ItalianiPerseveranza de Milan, et Secolo, 1870.