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Préface.

Que me reste-t-il donc à faire ? L’analyse des diverses pièces dont se compose ce recueil ? Je considère ce travail comme inutile ; car, à peu d’exceptions près, ou il a été fait avant moi, ou il reproduirait des biographies de saints ou de personnages dont l’histoire se trouve ailleurs. Donnerai-je des détails sur la représentation et la mise en scène des drames hiératiques ou bourgeois dans les xi-xives siècles ? Non ; car je n’ai aucun moyen de répondre aux diverses questions que s’est posées le Grand d’Aussy (7), qui (cela soit dit en passant) n’a pas connu tous les détails relatifs à ce sujet, et le livre d’Émile Morice (8) est en réalité uniquement consacré à la mise en scène des mystères des xve et xvie siècles. Je terminerai donc cette préface par quelques mots qui contiendront l’histoire de mon travail.

Ayant conçu le projet de publier le Théâtre français au moyen-âge je proposai à mon savant et respectable ami, M. Monmerqué, de vouloir, bien coopérer à l’exécution de cette entreprise ; et c’était justice, car faire ce travail sans l’y associer c’eût été lui ravir l’honneur qui doit lui revenir d’avoir donné le premier dans leur intégrité les pièces d’Adam de la Halle et de Jean Bodel, c’est-à-dire d’avoir ouvert la voie aux littérateurs qui sont entrés dans la carrière après lui. M. Monmerqué comptait bien participer pour la moitié à cette édition, et dans ce but il fut convenu que chacun de nous signerait son travail de ses initiales afin que l’un ne fût pas responsable des opinions de l’autre ; mais une circonstance pénible vint changer nos dispositions : M. Monmerqué tomba gravement malade et fut pendant longtemps hors d’état de se livrer à des travaux littéraires. Je fus donc obligé de prendre sa place et de continuer seul l’ouvrage : c’est ce qui explique la présence de deux noms sur le titre de ce livre et la fréquence de mes initiales dans le cours du volume.

Tous les textes de ce recueil ont été collationnés avec l’attention la plus scrupuleuse, sur les manuscrits qui les renferment ; nous n’y avons rien retranché, rien ajouté, pas même des divisions, qui eussent peut-être mieux fait comprendre la marche du drame ; à vrai dire, quelquefois cette opération n’est guère facile, surtout lorsque le changement de scène commence au milieu d’un vers.

Que dirai-je de la traduction que j’ai placée en regard des textes ? sans doute, elle est souvent plate et dénuée d’élégance ; mais ce que je puis assurer, c’est que j’ai fait tous mes efforts pour qu’elle fut littérale et fidèle. Que le lecteur veuille bien ne la considérer que comme un glossaire con-