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Type III
(Monopole exercé dans l’intérêt de la collectivité).


Le type de phénomène économique que M. Pareto désigne sous le nom de type III est, ainsi que nous l’avons dit dans la deuxième partie, ce celui auquel on arrive quand on veut organiser tout l’ensemble du phénomène économique, de telle sorte qu’il procure le maximum de bien-être à tous ceux qui y participent », c’est-à-dire celui qui correspondrait à l’organisation collectiviste de la société. Aussi, avant tout autre exposé, le savant professeur de Lausanne a-t-il dû se préoccuper de définir de façon précise ce bien-être[1], et voici en quels termes il le fait : « Il y a deux problèmes à résoudre pour procurer le maximum de bien-être à une collectivité. Il faut d’abord fixer les règles de distribution

    du type I (Cf. note p. 248), ce n’est pas par la condition de minimiser les coûts de production, mais parcelle de rendre maxima les différences, telles que entre les prix de vente et les coûts de production, que sont déterminés les coefficients de fabrication lorsqu’il s’agit du phénomène du type II

  1. La notion d’utilité sociale ne jouant aucun rôle dans les parties théoriques de leurs œuvres, Walras et les autres prédécesseurs de M. Pareto, sauf M. Edgeworth (Cf. II, III, 2), n’avaient pas eu lieu de préciser leurs conceptions à ce point de vue. Mais il semble cependant que l’auteur des Éléments était assez disposé à considérer l’utilité totale recueillie par une collectivité dans des circonstances déterminées comme la somme des quantités d’utilité réalisées dans ces circonstances par chacun des individus composant cette collectivité. Or, non seulement l’utilité sociale est souvent en opposition avec les intérêts individuels, mais encore on ne voit pas, même théoriquement, la possibilité d’ajouter des quantités d’utilité obtenues par des individus différents. « L’ophélimité, ou son indice, pour un individu et l’ophélimité, ou son indice, pour un autre individu, sont des quantités hétérogènes. On ne peut ni les sommer ensemble ni les comparer, No bridge, comme disent les anglais. Une somme d’ophéhmité dont jouiraient des individus différents n’existe pas : c’est une expression qui n’a aucun sens. » (Manuel, ch. iv, § 32).