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daires dont je viens de parler. J’ai pensé aussi que l’on me saurait gré de donner, par la même occasion, un dessin de l’inscription de la porte Mordelaise, d’après l’épreuve photographique présentée par M. Goupil à la Société Archéologique. Bien des personnes apprendront sans doute avec étonnement que, malgré l’extrême facilité des moyens de vérification, cette inscription, si souvent publiée, n’a presque jamais été donnée d’une manière exacte dans tous ses détails ; il y a tantôt suppression, tantôt addition de lettres ; d’autres fois, l’ordonnance linéaire fait défaut ou n’est indiquée que d’une manière erronée ; qu’il me suffise, pour le moment, d’une simple énonciation. Par une singulière inadvertance, le savant éditeur du « Cartulaire de Redon » (Prolégom. p. cxxi) dispose sur trois lignes l’inscription de Gordien III ; or, elle en a cinq, en réalité ; cela saute aux yeux de n’importe qui passe par la porte Mordelaise.

Pour commencer, je vais faire connaître les fragments lapidaires de la porte Saint-Michel. Les caractères qu’on y voit tracés sont des capitales romaines d’un style extrêmement pur et d’une facture soignée. On remarque que, sur chacun d’eux, la hauteur des lettres va en décroissant d’une ligne à la suivante, ainsi que cela se rencontre très-fréquemment dans l’épigraphie romaine. J’incline assez volontiers à croire que cette particularité ne doit pas être attribuée à un simple caprice du lapicide, mais qu’elle résulte de certaines habitudes techniques et conventionnelles auxquelles semblent faire allusion quelques passages d’auteurs anciens. Qu’il me soit permis d’en faire la citation in extenso. Dans le peu de lignes que Trebellius Pollion consacre au règne éphémère de l’usurpateur Ap. Claudius Censorinus, nous lisons ce qui suit : « Exstat ejus sepulcrum in quo grandibus literis circa Bononiam incisi sunt omnes ejus honores ; ultimo tamen versu adscripto, felix ad omnia, infelicissimus imperator. » De son