Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/112

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moi. Mais je n’aime pas voir un homme de votre rang et de votre âge se donner tant de fatigue… et venir à cheval, encore !…

— Oui, à cheval, monsieur le sous-préfet. Là, où le service m’appelle, j’arrive toujours prêt, prompt et dispos.

— C’est de la délicatesse exagérée, n’est-ce pas, monsieur le préfet ?

— En effet, Monsieur le Prince-Régent est très… est trop…

— Bon… mais il y a une limite à …

— Zélé !… ajouta le préfet, qui crut devoir adjoindre cette queue à sa phrase.

— Soit, pourtant il y a une limite à tout, dut redire Havelaar pour avoir l’air de laisser passer la queue de la phrase préfectorale. Si vous le trouvez bon, monsieur le préfet, nous lui offrirons une place dans la voiture. Ma servante restera ici. De Rangkas-Betoung nous lui enverrons une chaise à porteurs. Ma femme prendra Max sur ses genoux ; n’est-ce pas, Tine ? et il y aura assez de place pour tout le monde.

— Quant… à… moi…

— Dipanon, nous vous trouverons aussi une petite place. Je ne vois pas…

— J’y… consens !… fit le préfet.

— Je ne vois pas pourquoi vous iriez barboter à cheval, dans la boue !… Nous tiendrons, tous, et nous ferons connaissance en un tour de main. Qu’en dis-tu, Tine ? Cela marchera bien… Max, ici !… Dipanon, regardez moi un peu ça… Ne trouvez-vous pas que c’est un joli petit bout d’homme ? c’est mon garçon… mon fils… c’est Max.

Le préfet monta en voiture, avec le Prince-Ré-