Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XVI.


Havelaar reçut une lettre du Régent de Tjanjor dans laquelle ce dernier lui annonçait qu’il désirait faire une visite à son oncle, le Prince-Régent de Lebac.

Cette nouvelle lui fut très désagréable. Il savait que, dans les régences de Preang, les chefs avaient l’habitude de déployer un grand luxe, et que le Régent de Tjanjor n’entreprendrait pas un voyage pareil, sans une suite de plusieurs centaines de personnes, qui, toutes, chevaux y compris, devaient être logées, et nourries.

Il se serait volontiers opposé à cette visite, mais, il chercha vainement les moyens de la prévenir, sans blesser le Prince-Régent de Rangkas-Betoung.

En effet, ce chef indigène était très vaniteux ; et il se serait senti profondément offensé, si pour empêcher cette visite cérémonieuse, on avait mis en avant la gêne qu’elle allait lui occasionner.

Mais, s’il n’arrivait pas à faire en sorte que cette visite n’eût point lieu, Havelaar sentait bien que, sans l’ombre d’un doute, les charges qui écrasaient la population en seraient aggravées.

Je n’oserais pas assurer que le discours d’installation de Havelaar ait eu une grande portée, et laissé une trace durable dans l’esprit des chefs. Beaucoup d’entr’eux s’en souciaient peu, et il ne se