Page:Musset - Premières Poésies Charpentier 1887.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ne s’aille pas morfondre à garder une porte ;
Je ne suis pas des gens qu’on laisse s’enrouer.
— Or, vous autres coquins, qu’allez-vous nous jouer ?
— Piano, signor basson ; — amoroso ! la dame
Est une oreille fine ! — Il faudrait à ma flamme
Quelque mi bémol, — hein ? Je m’en vais me cacher
Sous ce contrevent-là ; c’est sa chambre à coucher,
N’est-ce pas ?
UN PORTEUR
Oui, Seigneur.
L’ABBÉ
Je ne puis trop vous dire
D’aller bien lentement. — C’est un cruel martyre
Que le mien ! Têtebleu ! je me suis ruiné
Presque à moitié, le tout pour avoir trop donné
À mes divinités de soupers et d’aubades.
MUSICIENS
Andantino, Seigneur !
(Musique.)
L’ABBÉ
Tous ces airs-là sont fades.
Chantez tout bonnement : "Belle Philis", ou bien :
"Ma Clymène".
MUSICIENS
Allegro, Seigneur !
(Musique.)
L’ABBÉ
Je ne vois rien
À cette fenêtre. — Hum !
(La musique continue.)