Page:NRF 13.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NOTE CONJOINTE
SUR M. DESCARTES ET LA

PHILOSOPHIE CARTÉSIENNE[1]


DEUXIÈME FRAGMENT


Les « honnêtes gens » ne mouillent pas à la grâce.

C’est une question de physique moléculaire et globulaire. Ce qu’on nomme la morale est un enduit qui rend l’homme imperméable à la grâce. De là vient que la grâce agit dans les plus grands criminels et relève les plus misérables pécheurs. C’est qu’elle a commencé par les pénétrer, par pouvoir les pénétrer. Et de là vient que les êtres qui nous sont les plus chers, s’ils sont malheureusement enduits de morale, sont inattaquables à la grâce, inentamables. C’est qu’elle commence par ne pas pouvoir les pénétrer. A l’épiderme.

Ils sont impénétrables, en tout, absolument, parce qu’ils sont enduits, parce qu’ils ne mouillent pas à l’épiderme, parce qu’ils sont impénétrables à l’origine de mouillature, à la surface de mouillature, qui est l’origine et la surface de pénétration.

  1. Voir la Nouvelle Revue Française du 1er juillet 1919.