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tableau est d’après une jeune fille qui vient ici tous les jours pour un écu ». Cette jeune fille était une petite Savoyarde, qui se fit connaître à Paris en jouant de la vielle et en montrant sa marmotte, avant de faire fortune. Une chanson courut alors, qui se chantait avec accompagnement de guitare et dont le refrain était :

Donnez quelque chose à Javotte
Pour sa marmotte en vie !

Il y a des scènes très plaisantes dans ce roman ; une d’elles est reproduite avec beaucoup d’esprit dans le dessin de Chaillou, qui avait dans ce temps-là le monopole des vignettes pour l’ornement des nouveautés qu’on vendait aux étalages des galeries du Palais-Royal, entre Justine et Le Portier des Chartreux.

P. L.



J’ai trouvé des renseignements touchant le lieu où fut imprimée la bonne édition de Félicia (Londres, 1778), dont Nerciat donna un exemplaire à la bibliothèque de Cassel et dont il dit dans l’Extrait qui ouvre le roman de Monrose :

« La moins mauvaise édition est celle en deux volumes, chacun de deux parties et divisées en chapitres, qui est sortie en 1778 d’une presse d’Allemagne.

« On la reconnaît au titre gravé et placé dans un ovale de feuillage. »

Allemagne signifie ici Liège, qui était alors dans les Pays-Bas autrichiens, où Nerciat avait été fort bien accueilli par le prince de Ligne, et l’ouvrage fut imprimé très probablement aux dépens de l’imprimeur-libraire F.-J. Desoer. C’est sans doute dans la même officine liégeoise que furent imprimés les Contes Nouveaux (1777), la 1re édition (1792) de Monrose, la 1re édition (1793) des Aphrodites et des Contes saugrenus… (1799).



À propos de ce dernier ouvrage, j’ai réformé les erreurs où j’étais à son endroit. Je n’ai pas vu l’édition originale de cet ouvrage. Elle est ornée de six eaux-fortes et elle est fort rare. Je donne plus loin la description de la réimpression que j’ai lue et, aucun doute, le style est de Nerciat. L’éditeur Dur..ege qui fit faire la réimpression possédait un exemplaire de l’édition originale qu’il vendit après la réimpression. Il ne faut pas confondre ces contes de Nerciat avec un ouvrage paru antérieurement : Contes saugrenus. Bussora. M. D. C. C. LXXXIX. Il y en aurait deux éditions (1787 et 1789). J’en ai vu un exemplaire de l’édition 1789 et une réimpression du xixe siècle. Ce livre n’a rien à voir avec l’ouvrage de Nerciat,