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Paris de toutes les jolies femmes et de quelques-unes très particulièrement. Un prélat aimable ! Voilà ce qui convient à une mondaine qui veut bien donner dans l’église : et à ce prix, en est-il qui n’y donne pas ! Mais des Béatins ! il faut sortir d’une province bien barbare pour faire la triste sottise de s’en affubler !

Monseigneur était d’une figure intéressante, petit-maître à l’excès, vif, aussi pétulant que lorsqu’il était officier, toujours gai, content, agréable et bouillant d’esprit ; il paraissait de dix ans plus jeune qu’il n’était. En effet, amateur universel, poésies, lettres, spectacles, arts, sciences, talents, plaisirs, modes, folies, tout était de son ressort. La réputation de quelques ouvrages de Sylvino nous avait procuré sa connaissance : il acheta ses tableaux ; la femme du peintre l’ensorcela ; la petite nièce le ravit par les délicieux accents de son gosier, déjà l’un des mieux exercés de la capitale. Bientôt il devint notre inséparable.

Un clou chasse l’autre, dit-on ; ainsi monseigneur supplanta l’ami Lambert, qui cependant eut le bon sens de ne point se brouiller. Son règne fini, il sut se mettre honnêtement à sa place. Plus rare, sans négligence, plus réservé, sans froideur, il n’incommodait ni Sylvina, dont le retour était pour le coup sincère, ni monseigneur, dont une conduite moins circonspecte aurait sûrement éveillé la jalousie. D’ailleurs, Lambert, amusant et jamais à charge, partageait une grande partie de nos plaisirs, et qui sait encore s’il ne glanait pas quelquefois après monseigneur.

Celui-ci, après avoir soutenu pendant une saison entière un goût très vif et très dispendieux pour la séduisante Sylvina, eut l’air de sortir tout à coup à mon occasion d’une distraction profonde, et de regretter de n’avoir pas fait plus tôt cette attention au joli rejeton qui croissait à côté de l’arbre dont la culture avait fait jusque-là ses délices.