Page:Nerval - Aurélia, Lachenal & Ritter, 1985.djvu/36

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— Nous sommes sept, dis-je à mon oncle.

— C’est en effet, dit-il, le nombre typique de chaque famille humaine, et, par extension, sept fois sept, et davantage[1].

Je ne puis espérer de faire comprendre cette réponse, qui pour moi-même est restée très obscure. La métaphysique ne me fournit pas de termes pour la perception qui me vint alors du rapport de ce nombre de personnes avec l’harmonie générale. On conçoit bien dans le père et la mère l’analogie des forces électriques de la nature ; mais comment établir les centres individuels émanés d’eux, — dont ils émanent, comme une figure animique collective, dont la combinaison serait à la fois multiple et bornée ? Autant vaudrait demander compte à la fleur du nombre de ses pétales ou des divisions de sa corolle…, au sol des figures qu’il trace, au soleil des couleurs qu’il produit.

  1. Sept était le nombre de la famille de Noé ; mais l’un des sept se rattachait mystérieusement aux générations antérieures des Éloïm !…
    … L’imagination, comme un éclair, me représenta les dieux multiples de l’Inde comme des images de la famille pour ainsi dire primitivement concentrée. Je frémis d’aller plus loin, car dans la Trinité réside encore un mystère redoutable… Nous sommes nés sous la loi biblique…