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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE

La force centripète accélératrice est donc à la force centripète motrice, ce que la vitesse est au mouvement ; car de même que la quantité de mouvement est le produit de la masse par la vîtesse, la quantité de la force centripète motrice est le produit de la force centripète accélératrice par la masse ; car la somme de toutes les actions de la force centripète accélératrice sur chaque particule du corps est la force centripète motrice du corps entier. Donc à la surface de la terre où la force accélératrice de la gravité est la même sur tous les corps, la gravité motrice ou le poids des corps est proportionnel à leur masse ; et si on était placé dans des régions où la force accélératrice diminuât, le poids des corps y diminuerait pareillement ; ainsi il est toujours comme le produit de la masse par la force centripète accélératrice. Dans les régions où la force centripète accélératrice serait deux fois moindre, le poids d’un corps sous-double ou sous-triple serait quatre fois ou six fois moindre.

Au reste, je prends ici dans le même sens les attractions et les impulsions accélératrices et motrices, et je me sers indifféremment des mots d’impulsion, d'attraction, ou de propension quelconque vers un centre : car je considère ces forces mathématiquement et non physiquement ; ainsi le Lecteur doit bien se garder de croire que j'ai voulu désigner par ces mots une espèce d’action, de cause ou de raison physique et lorsque je dis que les centres attirent, lorsque je parle de leurs forces, il ne doit pas penser que j’ai voulu attribuer aucune force réelle à ces centres que je considère comme des points mathématiques.

S C H O L I E.

Je viens de faire voir le sens que je donne dans cet Ouvrage à des termes qui ne sont pas communément usités. Quant à ceux de temps, d’espace, de lieu et de mouvement, ils sont connus de tout le monde ; mais il faut remarquer que pour n’avoir considéré ces quantités que par leurs relations à des choses sensibles, on est tombé dans plusieurs erreurs.