Elles me suffisent toujours — pour dire la vérité aux hypocrites ! Oui, mes arêtes, mes coquilles et mes feuilles de houx doivent — vous chatouiller le nez, hypocrites !
Il y a toujours de l’air vicié autour de vous et autour de vos festins : car vos pensées lascives, vos mensonges et vos dissimulations sont dans l’air !
Ayez donc tout d’abord le courage d’avoir foi en vous-mêmes — en vous-mêmes et en vos entrailles ! Celui qui n’a pas foi en lui-même ment toujours.
Vous avez mis devant vous le masque d’un dieu, hommes « purs » : votre affreuse larve rampante s’est cachée sous le masque d’un dieu.
En vérité, vous en faites accroire, « contemplatifs » ! Zarathoustra, lui aussi, a été dupe de vos peaux divines ; il n’a pas deviné quels serpents remplissaient cette peau.
Dans vos jeux, je croyais voir jouer l’âme d’un dieu, hommes qui cherchez la connaissance pure ! Je ne connaissais pas de meilleur art que vos artifices !
La distance qui me séparait de vous me cachait des immondices de serpent et de mauvaises odeurs : et je ne savais pas que la ruse d’un lézard rôdât par ici, lascive.
Mais je me suis approché de vous : alors le jour m’est venu — et maintenant il vient pour vous, — les amours de la lune sont leur déclin !
Regardez-la donc ! Elle est là-haut, surprise et pâle — devant l’aurore !