Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/126

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veille la crainte, avec la crainte il commence à fasciner et à terroriser: avant tout il attire de son côté les hommes courageux et audacieux, même sur le domaine spirituel.

Malgré tout cela, l'individualisme est le degré le plus modeste de la volonté de puissance.

Lorsque l'on atteint une certaine indépendance on veut davantage: il se fait une sélection selon le degré de force: l'individu ne se place plus en égal, sans examen; il cherche au contraire ses semblables, - il se dégage des autres. A l'individualisme succède la formation des membres et des organes: les tendances voisines se réunissent et se manifestent en tant que puissance; entre ces centres de puissance il y a frottement, guerre, reconnaissance des forces réciproques, compensation, rapprochement, fixation de l'échange des productions. Finalement: hiérarchie.

1) Les individus se rendent libres.

2) Ils entrent en lutte, ils s'accordent sur des " droits égaux " (la " justice " comme but).

3) Lorsque ceci est réalisé, les véritables inégalités des forces ressortent avec des effets plus grands (puisque, somme toute, la paix règne, et que beaucoup de petites quantités de forces se distinguent entre elles par des différences qui autrefois étaient égales à zéro); maintenant