Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/164

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Que ne saurait réaliser l'ivresse que l'on appelle l'" amour " et qui est autre chose encore que l'amour ! - Mais tout le monde possède sa science à ce sujet. La force musculaire d'une jeune fille s'accroît dès qu'un homme s'approche d'elle; il existe des instruments pour mesurer cela. Dans les rapports des sexes plus intimes encore, tels que les comportent par exemple la danse, ou d'autres usages sexuels, cette activité augmente au point qu'elle rend capable de véritables tours de force: on finit par n'en plus croire ses yeux - et sa montre ! Il est vrai qu'il faut aussi tenir compte ici du fait que la danse, pareille à tous les mouvements très rapides, apporte avec elle une espèce d'ivresse de tout le système vasculaire, nerveux et musculaire. Il faut donc considérer dans ce cas les effets combinés d'une double ivresse. - Et comme il est sage d'avoir de temps en temps une légère pointe d'ivresse !... Il y a des réalités qu'il ne faut jamais s'avouer; en cela on est femme, en cela on a toutes les pudeurs féminines... Ces jeunes créatures qui dansent là-bas se meuvent visiblement au-delà de toute réalité: elles ne dansent qu'à cause d'un idéal visible; elles voient même, assises autour d'elles, un autre idéal les mères !... Occasion unique pour citer Faust. Elles ont bien meilleure mine quand elles sont un peu lancées, les jolies créatures, - et comme