Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/260

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de mon professorat - un hasard et un pis-aller de ma vie. - Je ne savais plus comment m'en tirer, j'étais fatigué, usé, épuisé.

Alors je compris que mon instinct voulait aboutir au contraire de ce qu'avait voulu Schopenhauer: à la justification de la vie, même dans ce qu'elle a de plus terrible, de plus équivoque, de plus mensonger: - Je tenais pour cela entre les mains la formule " dionysienne ".

Que l'" en soi des choses " soit nécessairement bon, divin vrai, un, l'" en soi " de Schopenhauer considéré comme volonté s'y opposait par une affirmation qui faisait faire un pas en avant. Mais Schopenhauer ne s'entendit pas à diviniser cette volonté: il resta accroché à l'idéal moral et chrétien. Il était encore tellement sous la domination des valeurs chrétiennes que, lorsque la " chose en soi " ne lui apparut plus comme " Dieu ", sa vue en fut faussée, elle devint stupide et absolument condamnable. Il y a encore infiniment de façons d'être différent et même d'être Dieu, et c'est ce qu'il ne comprit pas.

461.

Le pessimisme de la force. - Dans l'économie intérieure de l'âme, chez les êtres primitifs, domine la crainte du mal. Qu'est-ce qui est le mal ? Trois sortes de choses: le hasard, l'incertitude, le subit. Comment l'homme primitif combat-il le mal ? - II