Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/34

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b) Lorsque l'on a compris que le " sujet " n'est pas quelque chose qui agit, mais seulement une fiction, il s'ensuit beaucoup de choses.

A l'image du sujet, nous avons inventé la causalité que nous avons introduite dans le pêle-mêle des sensations. Si nous ne croyons plus au sujet qui agit, la croyance aux objets qui agissent, à l'action réciproque, cause et effet, entre ces phénomènes que nous appelons choses, tombe également.

Et disparaît naturellement aussi le monde des atomes agissants: que l'on admet toujours seulement à condition que l'on ait besoin de sujets.

Enfin disparaît de même la " chose en soi ", parce qu'elle équivaut en somme à la conception du " sujet en soi ". Mais nous avons compris que le sujet était imaginaire. L'antinomie entre la " chose en soi " et l'" apparence " ne peut pas se défendre; mais ainsi disparaît aussi l'idée d'" apparence ".

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c) Si nous abandonnons le sujet qui agit, nous abandonnons aussi l'objet sur lequel on agit. La durée, l'égalité à soi-même, l'être ne sont inhérents ni à ce que l'on appelle sujet, ni à ce que l'on appelle objet: ce sont des complexités de ce qui arrive, par rapport à d'autres complexités durables en apparence, - elles se distinguent par exemple par